La névrose obsessionnelle

Tout ce qu’on peut faire avec un chapeau quand on l’utilise comme un symbole !

Avant de quitter ce rêve de la Dame qui avait fabriqué un chapeau de paille avec les organes génitaux de son mari afin de se protéger de son angoisse de tentation, celle de se laisser séduire, chemin faisant, par de beaux militaires, je vous propose en effet de relire un petit texte de Freud assez peu connu qui porte pour titre “ Relation entre un symbole et un symptôme”. C’est là en effet qu’on retrouve ce symbole du chapeau et utilisé cette fois-ci non pas pour fabriquer un rêve mais quelques symptômes obsessionnels, du côté des femmes, mais aussi des hommes. Il commence ainsi son article “ Le chapeau, comme symbole de l’organe génital, surtout de l’organe génital masculin, voilà qui est suffisamment établi par l’expérience de l’analyse des rêves. Mais, ajoute-t-il, on ne peut affirmer que ce symbole soit ce ceux que l’on comprenne”.

De fait Freud nous explique qu’il y a en somme un glissement du bas vers le haut et que c’est tout d”abord la tête qui représente les organes génitaux et que le chapeau en est à son tour la représentation, par glissement de la tête au chapeau, en tant qu’il en est nous seulement le prolongement mais aussi ce qui peut être ôté. Le chapeau met donc en scène le fait de pouvoir en être privé. Il est amovible.

Encore un rêve de désir de la mort du père 

C’est un rêve très court et du même coup très intéressant pour saisir les mécanismes de la formation du rêve. Freud le cite pour montrer comment les inversions servent à la défiguration du rêve et surtout comment il peut y en avoir plusieurs dans le même rêve. 

Voici le texte du rêve “ Son père le gourmande parce qu’il rentre si tard à la maison”   ( Page 369 de la traduction Jean-Pierre Lefebvre) Chapitre Le travail du rêve. 

Le travail de déplacement dans la formation du rêve 

Dans le chapitre intitulé “Le travail du rêve”, une partie A est intitulée “Le travail de condensation”, et une partie B  “ Le travail de déplacement”. Alors que dans cette partie A, Freud décrivait de nombreux nouveaux rêves où cette condensation était mise en oeuvre, pour cette partie B,  Freud se contente de reprendre plusieurs rêves déjà analysés précédemment à savoir celui de la monographie botanique, Le rêve de Sapho d’un analysant de Freud, le rêve des hannetons, Le rêve de l’oncle Joseph et enfin le rêve de l’injection d’Irma.   

Puis avec chacun de ces rêves il précise ce qu’est la fonction de ce déplacement  dans la formation du rêve.  Elle rend en quelque sorte le rêve anodin ce qui lui permet de franchir plus aisément l’obstacle de la censure. 

Dans la plupart des rêves, les pensées latentes du rêve ne figurent pas explicitement dans son contenu manifeste.  Elles n’y sont représentées que sous la forme d’allusions. 

Rêve du hanneton pour démontrer la condensation du rêve

J’ai travaillé ce rêve il y a bien longtemps, ce rêve qui peut être appelé «  rêve des scarabées de mai ». Dans cette version, J.P Lefebvre le traduit par « rêve du hanneton » ( p. 331). Peu importe, ce sont des coléoptères. Il y a plein d’autres bestioles dans ce rêve, y compris la petite mite que sa fille laisse se noyer dans son verre d’eau sans la sauver de la noyade et la regrette amèrement le lendemain matin. Freud a souvent indiqué que pour l’inconscient, la vermine, les insectes, les petits animaux, rats, souris et autres représentent des petits enfants qui sont donc plus ou moins à faire disparaître.

Il nous présente en peu de mots la rêveuse : « une dame déjà âgée soumise au traitement psychanalytique ». Elle souffre d’accès d’angoisse très pénibles et « comme il arrive habituellement dans ces cas, ses rêves présentent quantité de pensées d’origine sexuelle ».

Nous voici donc mis au parfum. Suit le contenu manifeste de ce rêve : « Elle se rappelle qu’elle a deux hannetons dans une boîte ; elle veut les mettre en liberté, parce que sinon ils vont étouffer. Elle ouvre la boite, les hannetons sont tout épuisés ; l’un d’eux s’envole par la fenêtre ouverte, l’autre est écrasé par le battant de la fenêtre au moment où elle la ferme, comme quelqu’un le lui demandait (manifestations de dégoût). »

Le rêve de la « petite faiseuse d’anges »

Ce rêve sert d’exemple dans l’un des paragraphes de rêves typiques, des rêves de mort concernant des personnes chères. Tout comme le rêves de nudité doivent être accompagnés de gène, ceux de mort concernant les personnes chères doivent être eux aussi accompagnés de chagrin voire de larmes. Le désir exprimé dans ces rêves est bel et bien un désir de mort à l’égard de ces personnes pourtant aimées. Avant de présenter au titre d’exemple ce rêve de la petite faiseuse d’anges, Freud consacre deux ou trois pages à décrire ce qu’il en est de la jalousie infantile à l’égard des frères et sœurs et déploie toute une argumentation pour convaincre ses lecteurs de la réalité de ces désir de mort. «  Bien des gens qui aujourd’hui aiment leurs frères et sœurs et se sentiraient dépossédés par leur disparition, portent à leur rencontre dans leur inconscient, depuis une période précoce, de méchants désirs qui arrivent à se réaliser dans les rêves.

L’art d’interpréter les obsessions par rapport à l’art d’interpréter les rêves

Dans le grand texte des cinq psychanalyses, Freud a entrepris de décrire l’Histoire de l’Homme aux rats, faisant ainsi la magnifique approche théorique et surtout clinique de ce qu’est la structure d’une névrose obsessionnelle.

Dans ce texte, il rédige un paragraphe ayant pour titre « quelques obsessions et leur explication »1

Du désir insatisfait de l’hystérique au désir impossible de l’obsessionnel

 Liliane Fainsilber

 Dans cette séance du 14 mai 1958 Lacan commence une approche de la structure de la névrose obsessionnelle en prenant appui sur les trois textes de Maurice Bouvet qui méritent tous trois une lecture approfondie.

Ce sont respectivement, « Le moi dans la névrose obsessionnelle », « Importance de l’aspect homosexuel du transfert dans le traitement de quatre cas de névrose obsessionnelle masculine », « Les incidences thérapeutiques de la prise de conscience de l’envie du pénis dans la névrose obsessionnelle féminine ».

les origines pulsionnelles de nos plus hautes performances intellectuelles

L’isolation, un des mécanismes de fabrication du symptôme

Après l’annulation rétroactive, dans ce chapitre VI d’inhibition, symptôme et Angoisse,  Freud décrit ce qu’il appelle le mécanisme de l’isolation. Il rattache ce mécanisme d’une part à la concentration intellectuelle, d’autre part au tabou du toucher. Comme pour le premier mécanisme décrit, celui de l’annulation rétrospective, Freud décrit d’une part ce qui relève de la structure de la névrose et d’autre part de la « normalité ».

L’annulation rétroactive et la compulsion de répétition

Dans ma version d’inhibition, symptôme et angoisse, celle du PUF, couverture marron, la page 42  est à la fois magistrale et terriblement difficile, ce qui est surprenant dans ce passage c’est qu’il rapproche l’un des mécanismes typiques des modes de refoulement de la névrose obsessionnelle, ce qu’il appelle « annulation rétroactive » de la « compulsion de répétition ».

« Il n’y a d’analyse que du particulier »

On éprouve le besoin d’aérer un peu ce texte d’Inhibition, symptôme et angoisse, en repartant en effet d’exemples cliniques, car il relève d’une sorte de mathématisation de la théorie freudienne. C’est ce que Freud lui-même a fait en reprenant, pour les comparer l’analyse de la phobie de l’Homme aux loups et celle du Petit Hans

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