Les cinq psychanalyses

L’héritage du père, à propos des questions d’argent dans l’analyse

Nous en sommes donc au milieu de la page 226 du gardiner, tout de suite après ce long passage sur la technique d’exposition de cette analyse, sa mise en perspective, Freud aborde donc ce qu’il appelle l’érotisme anal de l’analysant sous la forme de son rapport névrotique à l’argent. Par rapport à cette partie du texte il serait intéressant de relire également un autre texte de Freud qui le complète «  Sur les transpositions des pulsions tout particulièrement dans l’érotisme anal ».

L’anorexie et « l’appétit de la mort »

On a l’impression que ce chapitre VIII regroupe un ensemble d’éléments quand même un peu hétéroclites et qui n’ont en commun que d’être « des effets du temps originaire ».

Ainsi nous avons eu le récit de la phobie du Machaon et l’apparition de Groucha, puis celle du porteur d’eau muet. Page 248, après avoir évoqué un temps premier de la structuration de sa névrose, celui d’une période d’anorexie, il aborde un des symptômes de Sergeï qui était pour lui resté mystérieux, le fait de l’existence d’un voile qui le séparait du monde (on peut se poser la question de savoir si ce n’était pas l’une des raisons de ses graves inhibitions).

Phase orale de la libido et le cannibalisme

Ce dernier chapitre de conclusion, « Résumés et Problèmes », se divise donc en trois parties, une première partie qui décrit les difficultés de rendre compte de ce qui se passe dans une analyse et surtout de décrire la structure d’une névrose et les temps de sa mise en place. La seconde partie est une analyse synthétique des temps non seulement logique mais historique de la mise en place de cette névrose obsessionnelle. La dernière partie est consacrée, entre autres problèmes soulevés, à ce qu’il appelle «  Les schémas héréditaires phylogénétiques qui assurent comme des « catégories » philosophiques le classement des impressions de la vie ».

Un commentaire de Lacan à propos de l’hallucination du doigt coupé

C’est le moment de reprendre la citation que nous avait  proposée il y a quelques temps Eliane, à propos de l’hallucination du doigt coupé. Elle se trouve page 69 des Ecrits techniques dans la séance du 10 février 1954. C’est dans cette séance que J. Hyppolite a longuement commenté le texte de Freud, « La dénégation ». C’est à partir de ce texte et de celui de l’Homme aux loups que Lacan en repère ce terme de Verwerfung qu’il traduit d’abord par rejet puis ensuite par forclusion.

L’hallucination du doigt coupé

Il existe deux occurrences de cette hallucination qui est en général considéré comme un phénomène psychotique mais qui peut cependant exister de façon isolée également dans la névrose, et nous le verrons bien explicité dans le texte de Freud où nous pouvons en effet constater à quel point cette hallucination se trouve intriquée dans l’ensemble de ses symptômes, notamment p. 238 du gardiner où il écrit « Nous sommes donc en droit d’admettre que cette hallucination se situe dans le temps où il se décida à reconnaître la réalité de la castration, et qu’elle devait précisément marquer ce pas ».

Refoulement ET forclusion quand les deux coexistent ensemble !

Voilà nous en sommes à la page 232 du gardiner, celle où Lacan a été dénicher le terme de « forclusion » pour essayer de rendre compte du mécanisme spécifique de la psychose, ceci dans son séminaire « structures freudiennes des psychoses ». C’est donc assez dire que cette page est à travailler de très près dans le texte avant de pouvoir évaluer le parti que Lacan en a tiré. Je crois que ce que j’ai bien repéré dans ce texte, à cette nouvelle lecture, et ce qui est nouveau pour moi c’est le fait qu’on retrouve en quelque sorte redoublé ce en quoi le principe de non-contradiction n’avait pas été appliqué entre le refoulement et la forclusion, là encore le sujet n’avait pas choisi entre les deux mécanismes, tout comme entre le vagin et l’intestin.

Entre intestin et vagin que choisir ?

Il existe une première contradiction pour l’homme aux loups, elle se situe entre la découverte et la prise en compte de la réalité de la castration et le fait qu’il pense en même temps que c’est par l’anus que s’effectuent les rapports sexuels. C’est à cette contradiction que Freud se réfère au milieu de cette page 231 :

Une obsession de l’Homme aux loups : « Dieu-Crotte, Dieu-Cochon »

 

La névrose obsessionnelle de l’Homme aux loups est étroitement intriquée à sa foi religieuse. Freud analyse toutes les composantes de cette intrication. Par son identification au Christ il satisfaisait sa passivité envers le père en fonction de ces trois divisions selon le stade génital (homosexuel dans l’inconscient), selon le stade anal, masochique, selon le stade oral, dans sa névrose, peur d’être dévoré par le père-loup.

Lecture de L’homme aux loups

Nous continuons notre lecture de l’Homme aux loups dans notre egroupe des cinq psychanalyses(1); jusqu’à présent j’ai accordé ma préférence à la traduction de L’Homme aux loups par ses psychanalystes et par lui-même, en me fiant à l’affirmation du traducteur à savoir qu’il était resté le plus près possible du texte de Freud. Mais quand nous en serons aux passages que Lacan a isolés concernant ce concept de la forclusion ce sera le moment de confronter les deux traductions, celle-ci et celle des Cinq psychanalyses et de se référer, tout au moins pour ceux qui le peuvent, au texte allemand.

Anna, la séductrice

Je reprends la lecture de ce grand texte des Cinq psychanalyses que Freud a consacré à L’homme aux loups. Cette partie III intitulée « la séduction et ses suites » (p. 181du gardiner). Alors que la gouvernante anglaise avait été rendu responsable par les parents de Sergeï de son changement de caractère, Freud suit une autre piste en partant de deux souvenirs-écrans concernant la dite gouvernante, dans l’un, elle proclame « Regardez donc ma petite queue », dans le second, son chapeau à rubans s’envole pour la plus grande joie des deux enfants.

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