Un nouveau récit d’une analyse avec Freud, celui d’Anna G.

 

J’ai eu le bonheur de lire paru chez Aubier « Mon analyse avec le Professeur Freud, Anna G.

Ce livre est composé des notes de cette analysante de Freud, notes qu’elle avait prise au cours de son analyse qui a duré d’avril à juillet 1921. C’est donc le journal d’une analysante qui fait pendant au Journal d’un analyste, Freud en l’occurrence, journal écrit pendant l’analyse de l’Homme aux rats.  Ce journal est bien mis en valeur par les textes qui le précédent et le suivent. Il est introduit par un texte d’Anna Koellreuter. L’analysante en question était  sa grand-mère. Dans ses papiers, près de vingt ans après sa mort, une lettre de Freud lui posant les conditions d’un travail analytique avec lui avait été retrouvée ainsi que son journal.

Anna G. était psychiatre mais elle n’est jamais devenue psychanalyste. Sa petite fille elle l’est devenue. La petite fille et sa grand-mère ne parlait jamais de cette analyse avec Freud, quand elle lui posait la question de savoir comment il était, elle répondait évasivement que c’était un homme « affable » et aussi que « la présence de Freud dans la même pièce était plus importante que ce qu’il pouvait lui dire ». Cela fait écho à ce que disait Lacan de la « présence réelle de l’analyste » dans l’analyse.

 Anna Koellreuter se pose trois questions au sujet de cette analyse, pourquoi était-elle à ce point tabou pour sa grand-mère, pourquoi n’arrivait-elle pas à en parler ? La cure avait-elle été un échec ou avait-elle atteint son objectif ? Pourquoi n’est-celle pas devenue psychanalyste alors qu’elle était psychiatre ?

A ces trois questions on peut même en rajouter une autre : pourquoi cette analyse a-t-elle était aussi courte, à peine trois mois et surtout avec une échéance fixée au départ, la date du 15 juillet 1921, comme si son temps ou le temps de Freud était compté.

 La petite fille d’Anna G. nous fait part des scrupules et surtout des résistances qu’elle a éprouvés à la lecture de ce journal intime d’une analyse. Elle a trouvé cette solution : demander à quelques spécialistes de l’histoire du mouvement analytique de le lire et de le commenter. Ils avaient « carte blanche ». Les titres de chacune de ces interventions indiquent que de cette carte ils ont fait bon usage.

 Le  livre est composé de la façon suivante : outre l’introduction d’Anna Koellreuter, « Le journal » est précédé d’un texte du même auteur «  Patiente chez Freud en 1921 ; Journal intime d’une analysante ».

 A la suite du journal,  le lecteur trouvera successivement, de la plume de Karl Fallend,  un texte intitulé «  Le Professeur Freud demande de la tolérance ! » Et des points de suspension qui ont agité le divan et la politique ». Je cite chacun de ces titres parce qu’ils tracent bien le chemin suivi et surtout sollicitent notre intérêt.

 Le second texte est de Thomas Aichhorn. Il a pour titre « J’étais dans mon lit. Freud était là aussi ».  Vient ensuite un texte de John Forrester : « La névrose de transfert mouvementée d’Anna G. Sur l’usage et l’abus de l’abstinence ».

 Le titre du texte suivant est le plus énigmatique, « Freud observé pendant l’interprétation… ».  Pierre Passet l’a écrit. .

Viennent ensuite d’autres textes : d’Ernst Falzeder, « Freud analyste et thérapeute », « Anna G ; Fragment d’une autre analyse de petite hystérie », écrit par Juliet Michel,  « Notes et questions adressées à Freud et à Anna G. »par André Haynal,  « Freud travaillait autrement » par Ulrike May. Enfin « je bats un enfant» termine cet ouvrage. Il est écrit par August Ruhs.

 Chacun de ces textes mérite notre attention ainsi d’ailleurs que le journal de cette analyse. Je compte les reprendre un par un.

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