Sur Le courage du psychanalyste

Enfin la conclusion !

Cette dernière partie, partie IX, est intitulée «  Résumés et problèmes ». Elle est elle-même divisée en trois parties. La première traite tout d’abord des difficultés d’exposition de ce cas, la seconde reprend en la résumant une vue d’ensemble de l’histoire de l’Homme aux loups, en fonction de la structuration progressive de sa névrose que l’on peut dire en gigogne, en son cœur, la phobie, puis l’hystérie et enfin la névrose obsessionnelle. La troisième partie évoque ce qu’il appelle  les « schémas héréditaires phylogénétiques qui assurent comme des « catégories » philosophiques le classement des impressions de la vie ». Nous pourrons mettre, je pense cette partie en relation avec ce qu’il a écrit dans d’autres textes tels que Totem et tabou, ou encore, dans les Essais de psychanalyse, à propos du Surmoi.

Il ne reste plus qu’à lire ligne à ligne cette première partie qui soulève bien des problèmes y compris et avant tout de la difficulté quasiment insurmontable de rendre compte de ce qui se passe pour de bon dans une analyse. Or c’est cette prouesse que Freud a réalisée.

« Introduire à la description des phases si précoces et de couches si profondes de la vie psychique est une tache qui n’a jamais été entreprise, et il vaut mieux d’en acquitter mal que de prendre la fuite devant elle, ce qui en outre doit être lié à certains dangers pour celui qui perd courage. On préfère donc montrer hardiment qu’on ne s’est pas laissé arrêter par la conscience de ses infériorités ».

Quels sont les dangers encourus par celui qui renoncerait  à décrire des phases si précoces et des couches si profondes de la vie psychique ? Ne serait-ce pas de démériter quant à sa fonction de psychanalyste ? Il me semble que dès ces premières lignes nous sommes entraînés vers des questions éthiques, celles que ne peut que se poser un psychanalyste. C’est là aussi que Freud démontre à quel point cette éthique de la psychanalyse est en elle-même indissolublement liée au rapport de chaque analyste à la théorie analytique. Freud en apporte là la preuve : l’analyste ne doit pas prendre la fuite devant la difficulté de rendre compte de ce travail de déchiffrage de l’inconscient au cours d’une analyse.  De même,  Lacan dans l’un de ses textes sur la fondation de l’école freudienne avait défini l’éthique comme étant « une praxis de la théorie ».

L’analyste ne peut pas se contenter d’être un clinicien, il doit être aussi un théoricien, c’est-à-dire interroger sans cesse, ce qu’il fait en tant qu’il occupe la position du psychanalyste, mais il y a cela un obstacle de taille, puisque cela il ne peut le repérer, à chaque fois, et jusque dans la moindre de ses interprétations,  qu’après-coup.

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