Un autre rêve absurde, celui où le père de Freud réconcilie les Magyars mais après sa mort

Un autre rêve absurde, celui où le père de Freud réconcilie les Magyars mais après sa mort

Ce rêve de Freud est introduit par cette affirmation que l’absurdité apparente d’un rêve est “ consentie et voulue”. Elle fait donc partie du contenu latent du rêve. De fait Freud nous indique que cette absurdité s’exprime le plus souvent dans les rêves qui concernent la mort de personnes chères. C’est le cas de ce rêve, il s’agit de la mort de son père.

“ Mon père a joué après sa mort un rôle politique chez les Magyars, il les a mis politiquement d’accord, ceci accompagné d’une petite image peu nette : une foule humaine, comme au Reichstag, une personne debout sur une ou deux chaises, d’autres autour de lui. Je me souviens que sur son lit de mort il ressemblait tellement à Garibaldi, et je suis content que cette prophétie ait quand même fini par s’avérer.”

Dans les associations de ce rêve, Freud nous rappelle comme il se doit les circonstances, le contexte de ce rêve.
On y voit en effet apparaître un signifiant essentiel, celui de l’obstruction. Les Magyars faisaient de l’obstruction parlementaire ce qui évoque, dans le contenu latent du rêve, une autre obstruction, celle de l’obstruction intestinale de son père quelques jours avant sa mort.

D’autre part dans son rêve “ son père est encerclé par une foule mais il se tient debout sur une ou deux chaises en position de Juge du siège”. Il évoque à ce propos une locution “ nous n’aurons pas besoin de juge” ce qui veut dire qu’il a joué ce rôle, il a mis tous les magyars d’accord. Freud met cela en lien avec le fait qu’au moment de sa mort son père ressemblait beaucoup à Garibaldi, il fait donc de lui un “grand homme”.
Mais c’est tout aussitôt pour le ramener à sa modeste condition humaine à l’aide d’une citation d’un vers de Goethe “ Laissant derrière lui une vaine apparence, ce qui nous domine, c’est l’ordinaire et le vil.

Dans ce fil il évoque l’élévation de la température puis cette élévation de nos pensées qui, inversée, prépare au fait que c’est précisément à l’ordinaire, au corporel que nous sommes censé avoir affaire.
Freud évoque alors le souvenir d’une camarade de son âge qui avait été choquée du fait qu’ au moment où son père avait été ramené mort à ma maison, il avait une émission de selles, post-mortem.

Freud énonce alors ce qu’il en était du désir de ce rêve “ Être encore là debout pur et grand, après sa mort, devant ses enfants”.

J’ai trouvé ce rêve très intéressant du fait même de l’avoir travaillé dans la traduction française, parce qu’il nous permet d’apprécier à quel point dans cette langue il est quasiment indéchiffrable pour nous, mais que par contre, dans le texte allemand, cela nous aide beaucoup à repérer les signifiants du rêve, doublement présents, dans son contenu manifeste et dans son contenu latent. Signifiants pulsionnels anaux en l’occurrence.

Le rêve se fabrique en effet autour du double sens de Stühle qui veut dire à la fois, la chaise ou le siège et la selle. Ces deux sont associés sous cette forme juge du siège avec cette locution allemande que Freud rapporte “ nous n’aurons pas besoin de juge Stühle Richter”.

Donc, dans le contenu manifeste nous trouvons “Stuhlen”, les deux chaises sur lesquelles se tient debout son père.
De même le Stühle Richter ( il met d’accord les Magyars)
Dans le contenu latent se trouve les selles ‘Stuhlen Leerung”.

D’autres signifiants entrent aussi dans le travail de ce rêve, notamment l’”obstruction”, l’obstruction des magyars au parlement qui se retrouve dans le contenu latent sous la forme de l’obstruction intestinale.
“Après sa mort” se retrouve dans la formule “ Post mortem”, celle de “l’élévation de température” du père de Freud et celle de la selle émise par cet homme après sa mort.

Dans le texte du rêve c’est son père qui est debout sur ces deux chaises, dans le contenu latent “ rester debout, fier et grand, pour ses enfants”.

 

 

 

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