Passe et formation du psychanalyste

Les luttes intestines entre institutions analytiques impliquent-elles de sérieuses divergences théoriques ?

(Un extrait du « Livre bleu d’une psychanalyste »)

C’est un fait bien connu qu’il existe des relations de rivalité et de jalousie, voire de haine, entre les différentes institutions analytiques. On ne peut guère le leur reprocher car, comme tout groupe humain, elles n’échappent pas aux lois de fonctionnement des groupes humains, et notamment à cette fondamentale nécessité d’avoir un ennemi extérieur qui, déviant la haine vers lui, maintient ainsi, sinon dans l’amour, au moins dans la cohésion, chacun de ces groupes.

Je crois néanmoins que ces luttes, qui peuvent paraître, vues de l’extérieur, « intestines », méritent quelquefois d’être soutenues fermement d’un point de vue théorique. C’est le cas, par exemple, des divergences entre Jacques Lacan et Maurice Bouvet, dans leur approche respective de la névrose obsessionnelle. Lacan s’insurgeait contre la façon dont Bouvet se situait dans sa fonction d’analyste, se donnant comme une sorte de modèle, d’idéal du moi, ou de moi idéal, avec un effet possible de normalisation pour l’analysant. Mais ces divergences ne sont intéressantes que lorsqu’elles s’étayent sur des textes auxquels chacun peut se référer.

Une des « luttes » actuelles, qui serait à soutenir fermement, nous venons de le souligner, serait celle de s’ériger contre le fait que les neurosciences viendraient corroborer ce que Freud avait découvert du mode de fonctionnement de l’appareil psychique, ramenant ainsi subrepticement la psychanalyse dans le giron de la médecine, giron que Freud avait résolument abandonné, en inventant la psychanalyse, son texte Éloge funèbre de Charcot laissant preuve écrite de cet abandon.

Une des lettres à Nathanaël : comment devient-on psychanalyste ?

Je profite des possibilités que nous offre la technique pour donner  un extrait de mon livre « Lettres à Nathanaël ; Une invitation à la psychanalyse » avec le support de la voix et non pas du regard que suppose la lecture. Il s’agit de la lettre 22 qui a pour titre : Comment devient-on psychanalyste ? Elle se trouve p. 155 de mon ouvrage paru chez L’Harmattan en 2005. http://youtu.be/RTCUpQwn3mQ

Questions à brûle-pourpoint sur la passe

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 Quand les termes deviennent trop usés à force d’avoir été répétés et qu’ils se vident de leur sens, que pouvons nous faire de chacun d’eux – la « passe », le « désêtre », l’analyste « comme objet a », la « traversée du fantasme » et la liste ne s’arrête pas là – pour leur rendre la fraîcheur d’une énonciation ? Si ce qui caractérise le dogmatisme c’est bien le fait que les énonciations d’un analyste sont devenues pour d’autres de simples énoncés, corpus théorique, savoir constitué, savoir asservi, maîtrisé qui donne l’illusion de pouvoir être enseigné, comment y échapper ?

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