Le petit Hans

Comment Lacan introduit, dans l’analyse du Petit-Hans, la « castration symbolique »

Au cours de la séance du 6 mars 1956, Lacan commence à nous donner son fil de lecture de l’analyse du Petit Hans avec l’aide de son tableau de la frustration, castration, privation. Il y met notamment en avant ce qu’est la castration symbolique effectuée par l’agent qui est le père réel et qui porte sur un objet imaginaire. Où Lacan va-t-il repérer ce qu’est cette castration symbolique ? En un point précis de cette observation, le fantasme du plombier qui est venu lui enlever le derrière et le fait-pipi avec une tenaille et surtout lui en mettre un neuf et un plus beau ( p. 163 des cinq psychanalyses). Il considère et à juste titre que ce fantasme marque « la guérison de sa phobie ». Voici le fragment du texte de Freud qui le décrit : « L’après-midi, il se risque pour la première fois dans le Stadepark…

8- Le fantasme des deux girafes

 Ce fantasme est une étape essentielle de ce que Lacan a appelé cette « phobie en marche ». Il est mentionné page 116 et 117 des cinq psychanalyses. Dans la nuit du 26 au 27 mars, donc plus de trois mois après le début de ses troubles, le père du Petit Hans rapporte ainsi ce fantasme de deux girafes :

6 – Investigations sur l’existence du fait-pipi et les affres du complexe de castration du Petit-Hans

Nous en sommes au chapitre II qui a pour titre «  Histoire de la maladie et analyse », et au second sous-chapitre, à la page 110 des cinq psychanalyses. L’histoire de la maladie est composée des notes que le père du Petit-Hans faisait parvenir à Freud et bien sûr accompagné de ses commentaires. Ces notes sont datées et d’ailleurs divisées en sous-chapitres. Les premières que nous avons déjà relues sont datées des premiers jours de janvier de l’année 1908. lElles relatent l’apparition de sa phobie. Elle a été précédée d’un rêve d’angoisse. Il ne peut pas sortir dans la rue parce qu’il a peur qu’un cheval ne le morde. Nous avons déjà mis en place la triade, inhibition, symptôme, angoisse.

Première apparition de ce que Freud nomme complexe de castration dans les « Trois essais sur la théorie de la sexualité »

Chacune des cinq psychanalyses a à trouver place dans l’ensemble de l’oeuvre freudienne. Ainsi l’analyse de Dora devait avoir primitivement pour titre « Rêve et hystérie » et se trouvait être un complément à « L’interprétation des rêves ». De même l’analyse du Petit Hans, comme Freud nous l’annonce, prend la suite des « Trois essais sur la théorie de la sexualité ». Ces derniers datent de 1905 et le Petit Hans de 1909.

Les trois pères dans la traversée de l’Œdipe

Nous pouvons  déjà repérer dans ces séances consacrées à la métaphore paternelle ‘dans le séminaire des Formations de l’inconscient,  que Lacan explore toutes les  questions que soulève l’Œdipe, celle bien sûr de la névrose, avec au coeur de celle-ci, les difficultés théoriques et cliniques que pose l’Œdipe dit inversé, celui où le sujet, le garçon, souhaite être aimé de son père comme une femme, dans une position féminine passive. Il évoque aussi la question  des perturbations qui se produisent dans le champ de la réalité perturbations qui sont communes, quoique de façon différente, à la perversion et à la psychose. 

les origines pulsionnelles de nos plus hautes performances intellectuelles

L’isolation, un des mécanismes de fabrication du symptôme

Après l’annulation rétroactive, dans ce chapitre VI d’inhibition, symptôme et Angoisse,  Freud décrit ce qu’il appelle le mécanisme de l’isolation. Il rattache ce mécanisme d’une part à la concentration intellectuelle, d’autre part au tabou du toucher. Comme pour le premier mécanisme décrit, celui de l’annulation rétrospective, Freud décrit d’une part ce qui relève de la structure de la névrose et d’autre part de la « normalité ».

Une savante métapsychologie de la phobie du Petit Hans (1)

Donc dans ce chapitre IV d’Inhibition, symptôme et angoisse, Freud évoque, au titre d’exemple clinique des liens du moi avec le symptôme, les deux phobies du Petit Hans et de l’Homme aux loups. La première phrase mérite d’emblée notre attention «  Commençons par considérer le cas d’une phobie infantile hystérique d’animaux, par exemple le cas du « Petit Hans » ».  La phobie est donc bien rangée dans l’hystérie, alors que nous avions déjà repéré, avec l’Homme aux loups, qu’il y avait toujours un soubassement hystérique à la névrose obsessionnelle. C’est ce qui apporte la preuve de l’existence d’une névrose en gigogne, la phobie en constituant le noyau sur lequel s’édifie l’hystérie puis la névrose obsessionnelle. 

La formation du symptôme comme substitut de cette motion pulsionnelle refoulée par le moi

Jusqu’à la page 11 d’inhibition, symptôme et angoisse, dans ce chapitre II, il était question de la façon dont le moi exerçait son pouvoir sur les motions pulsionnelles venues du ça pour les refouler, quand elles faisaient obstacle au principe de plaisir (le moins de vagues possible) pour cela il lui suffisait d’envoyer un simple petit signal de déplaisir sous forme de l’angoisse.

Inhibitions par rapport à trois autres fonctions du moi, alimentation, locomotion, travail

Tout se révèle si compliqué que  je vais m’en tenir, pour l’instant,  à ce premier chapitre du texte de Freud sur l’inhibition. Il a abordé l’inhibition par rapport à la fonction sexuelle, du côté des hommes. Mais pour les femmes, il a abordé directement la question de l’angoisse, comme si pour elles, il n’y avait pas d’inhibition qui tienne et qui soit donc là pour les en protéger (voir le texte précédent). Comme promis il aborde ensuite les trois autres fonctions  du moi, la nutrition, la locomotion et le travail.

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