Deux textes de Freud nous permettent de spécifier les trois définitions que nous pouvons établir de cette dite perversion.
La première, celle de la perversion en tant que structure opposée à la névrose et à la psychose est décrite dans son texte intitulé « Le fétichisme », les deux autres, version vers le père et perversion polymorphe du mâle, comme étant la façon mâle de rater mais aussi de réussir le rapport sexuel, sont explicitées l’une et l’autre dans « clivage du moi et mécanismes de défense . L’un concerne donc la perversion en tant que structure, l’autre la névrose. Il vaut donc la peine de les relire pas à pas car on peut y vérifier que le processus de clivage n’est pas du tout le même pour les deux.
Un rêve de transfert : « pour ses beaux yeux »

Dans le texte de Dora, Freud nous dit qu’il n’avait pas réussi à se rendre maître à temps du transfert, à savoir que Dora avait bien l’intention de le quitter, de lui donner ses huit jours.
Dans ce texte de l’Homme aux rats, il l’explicite davantage et à plusieurs reprises, par exemple quand il écrit que c’est par la voie douloureuse du transfert qu’Ernst avait pu se convaincre de l’existence de sa haine inconsciente pour son père alors que consciemment il éprouvait pour lui beaucoup d’amour et de chagrin pour sa disparition
Le désir de suicide sous forme d’implication logique

Dans son texte des cinq psychanalyses que Freud consacre à l’Homme aux rats, Freud décrit « quelques obsessions et leur explications » (p 220). Il en regroupe deux sous le terme de « compulsion au suicide ». La première est l’idée qui lui était soudain venue de se trancher la gorge avec un rasoir. La seconde celle de vouloir à toute force maigrir parce qu’il se trouvait trop gros. Il se mit à ne plus manger et à courir comme un forcené sous le soleil jusqu’au moment où son désir de suicide apparut clairement avec l’envie de se jeter au bas d’une falaise.
Dora fait son cinéma

Les personnages de la comédie dramatique de Dora
Au départ, tout le monde fait bon ménage, y compris la mère de Dora ( elle, elle le fait pour de bon. Si c’est métaphorique, en tout cas, elle n’en sait rien.
Page 15 Freud écrit : » Ainsi que je l’ai déjà mentionné je devais à l’intelligence peu commune de son père de n’avoir pas à rechercher chez ma malade Dora le point de départ, tout au moins pour la dernière forme revêtue par la maladie ( cette formule mérite d’être retenue ). Son père m’apprit que lui et sa famille avaient noué à B…, une amitié intime avec un couple habitant cet endroit… Madame K. l’aurait soigné pendant sa grande maladie et se serait par là acquis un droit éternel à sa gratitude. M. K s’était, paraît-il montré toujours aimable envers sa fille Dora, avait, lorsqu’il était là entrepris des promenades avec elle, lui faisant de petits cadeaux ; personne cependant n’y aurait trouvé de mal (Tiens, tiens et Freud alors ?). Dora se serait occupée avec une grande sollicitude des deux petits enfants du ménage K…, aurait en quelque sorte remplacé leur mère.
Dora, Avant-propos

Je vois surtout dans cet avant-propos, une argumentation nourrie rédigée à l’avance à l’usage de ces futurs détracteurs. Ce qui le laisse penser c’est le peu de succès qu’a eu son livre de l’Interprétation des rêves et le scandale qu’a provoqué quelques années après, ses trois essais sur la théorie de la sexualité.
Il prend en quelque sorte les devants.
Je passe sur l’exposition de ses scrupules ainsi que sur la difficulté d’exposer un cas et ceci sans prendre de notes, pour arriver directement page 3 à cette question de l’interprétation des rêves.
Freud comptait appeler ce texte : Rêve et hystérie pour montrer comment ” l’interprétation des rêves s’entrelace à l’histoire du traitement “. Et il faut remarquer ce terme ” histoire du traitement ” il ne s’agit plus de l’histoire de Dora telle qu’elle l’a raconté au départ, mais de ce qui s’est passé dans l’analyse, cela devient l’histoire de Freud et de Dora, peut-on se risquer à dire que c’est l’histoire des démêlés de Freud avec Dora.
L’introduction du texte de l’homme aux rats

En guise d’introduction, Freud présente donc les deux points qu’il compte développer, d’une part une approche « fragmentaire » de l’histoire clinique de l’Homme aux rats avec le récit de sa grande appréhension obsédante, sa crainte que son père et sa Dame n’aient à subir le supplice des rats, d’autre part une approche théorique de ce qu’est une « compulsion », « quelques brèves notions sur la genèse et les mécanismes subtils des phénomènes de compulsion psychique ».