Lacan

Lire Freud de nos jours

Les textes sont analogues aux restes diurnes qui servent de prétextes à la formation du rêve. Eux servent de pré-textes à l’émergence de notre propre savoir inconscient.

Lacan a très bien exprimé ce qu’il en est de la puissance du verbe freudien.

Les amants de Vérone

 

Comme Lacan s’est beaucoup intéressé aux amours impossibles d’Hamlet et Ophélie, j’ai eu envie de les comparer aux amours tout aussi impossibles de Roméo et de Juliette, dans l’espoir d’y découvrir quelque chose d’intéressant du point de vue des héroïnes féminines. Ophélie en effet  d’abord aimée par Hamlet est ensuite  rejetée par lui par une sorte d’horreur du féminin qui a été provoquée par la découverte de la jouissance sexuelle de sa mère. Elle  ne retrouvera son statut d’objet aimé qu’une fois mise au tombeau et en référence à un objet rival, Laerte. Entre temps elle est devenue folle.

Les amours de Roméo et Juliette quoique impossibles du fait de l’inimitié des deux familles, restent indéfectibles.

Arès et Aphrodite surpris par Vulcain : un mythe de la scène primitive

Au moment où nous avons commencé à  lire les nombreux rêves de l’Homme aux loups qui ont tous pour thème le désir de la mort de Freud, des dermatologues et des médecins ainsi que le désir de les castrer, il se trouve que j’ai travaillé en  même temps le début du séminaire «  Le désir et son interprétation ». Ce qui m’a intriguée c’est le fait que Lacan, dans le cadre de ce séminaire ayant donc pour thème la question du désir, commence par analyser toute une série de rêves concernant le désir de la mort du père. Tout d’abord celui du père mort et qui ne le savait pas, puis,  il est vrai qu’il ne fait que l’évoquer,  l’un des rêves de Freud où son père mort ressemblait à Garibaldi.  Enfin quand il arrive au rêve du chaperon, rêve de l’analysant d’Ella Sharpe, on s’aperçoit que l’analyste centre encore et à nouveau toute la problématique de l’analysant sur la question du désir de la mort de son père. Mais là il y a quand même un changement, car dans ce rêve apparaissent quand même deux femmes, sa propre femme qui assiste impassible à un jeu sexuel de son mari avec une autre femme, jeu sexuel au cours duquel cette autre femme  voulait attraper son pénis, littéralement s’en emparer.

Le rêve dit du chaperon (l’analysant d’Ella Sharpe)

 

 

Dans cette séance du 14 Janvier 1959 du désir et de son interprétation, Lacan commence par énoncer quelques remarques concernant le rêve et notamment celle-ci qui va lui permettre d’introduire le rêve de l’analysant d’Ella Sharpe, le fait, par exemple, que tous les commentaires qui accompagnent le rêve, qui se produisent en marge de son récit, font déjà partie de son contenu latent. Ils nous mènent sur la voie de son interprétation : «  Ce qui en somme est dit par le sujet en note marginale concernant le texte du rêve, à savoir tous les accents de tonalité, ce qui dans une musique s’accompagnent d’annotations comme allegro, crescendo, decrescendo, tout cela fait partie du texte du rêve […] C’est là quelque chose de vraiment fondamental pour ce qui est de l’interprétation d’un rêve […] Il interprète le rêve en intégrant le sentiment de doute par exemple qu’il y a dans ce rêve au moment où le sujet le raconte, comme un des éléments du rêve sans lequel le rêve ne saurait être interprété ». Lacan l’appelle « le colophon du doute » qui est une sorte de marque-page, une petite main l’index pointé qui était utilisée pour indiquer le passage intéressant d’un manuscrit. Ce colophon du doute indique là où se trouve le désir du rêve, ce qu’il y a à chercher.

Le pouvoir des « Imagos »; Notes de lecture des premiers textes de Lacan psychanalyste

Si Freud a inventé la psychanalyse par la voie de l’hystérie, Lacan a choisi les chemins de la psychose, accompagné par des femmes folles et criminelles. Parmi elles, sont devenues célèbres, Aimée, l’héroïne de sa thèse (1), et les deux sœurs Papin, Christine et Léa (2).

Si sa thèse, datée de 1930, constitue un témoignage du Lacan psychiatre, celui du Lacan psychanalyste n’a pas été conservé. En effet, en 1936, au congrès de Marienbad, il présente, comme première contribution aux réinventions de la psychanalyse, une étude sur le « Stade du miroir » mais aucune trace n’est restée de cette première intervention (3). Il y met en avant « l’imago du corps morcelé » et « l’imago du corps propre », reprenant ainsi un concept déjà en usage dans le milieu analytique mais en lui donnant une nouvelle portée.

Pérégrinations autour du Vorstellungsrepraësentanz

Mes périgrinations autour de ce Vorstellungsrepraësantanz, traduit en français par Représentant de la représentation, sont parties d’un passage de Lacan dans le séminaire du désir et de son interprétation, où il analyse le rêve dit du père mort et qui ne le savait pas ainsi que le rêve de la petite Anna Freud.  Il pose ce terme comme strictemement équivalent au signifiant.

Fantasme, symptôme et Idéal du moi sur le graphe du désir

J’ai repensé ce matin à cette question du fantasme et à ce qu’il devient au cours de l’analyse. il y a un texte qui me sert toujours de référence et que je trouve absolument magnifique pour sa grand rigueur logique, c’est le texte de Freud « Les fantasmes hystériques dans leur rapport à la bisexualité ».  Ces fantasmes sont toujours des fantasmes inconscients et on ne peut les retrouver qu’une fois les symptômes interprétés. Cela c’est le premier point. Mais d’autre part ces symptômes participent à la formation de l’Idéal du moi à la sortie de l’œdipe. Exemple c’est en toussant comme son père que Dora s’identifie à lui (ce faisant ce n’est pas à sa mère qu’elle s’identifie)

Le deuil du phallus au moment du « déclin de l’Œdipe »

Je cherchais comment reprendre cette série de rêves de castration tels que les organise ensemble Ruth Mack Brunswick (pages 290 à 294) et je suis tombée sur une séance du séminaire le désir et son interprétation qui peut nous servir de nouvelle grille, séance du 29 avril 1959 : Il s’agit de  ce que Lacan appelle « deuil de l’objet » qui est deuil du phallus et qui marque en tant que tel ce qui est nommé par Freud « déclin de l’Œdipe » ou encore sa sortie.

Les effets de la lettre de Freud sur l’Homme aux loups

Le 6 juin L’homme aux loups répondit à la lettre de Freud[1] et à la question qu’il lui avait posé : avait-il vu avant ou après son rêve des loups, l’opéra La Dame du pique ? L’homme aux loups lui avait répondu du tac au tac en lui apportant deux nouveaux souvenirs de castration, l’un portant sur la castration des étalons, l’autre évoquant  une intervention chirurgicale chez une parente ayant des orteils surnuméraires et qu’on lui avait enlevé. Ce registre de la castration n’est ni symbolique, ni imaginaire, elle porte sur le Réel.

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