Rêves, lapsus, traits d'esprit et symptômes

Ici vivent les rêves

Dans la partie E de cette « Littérature sur le rêve » intitulé « Les particularités psychologiques du rêve », Freud évoque en effet le lieu du rêve en prenant appui sur les études de G.T. Fechner. C’est ainsi qu’il nomme cette «autre scène du rêve » qui est celle de l’inconscient. Il explique en effet la différence entre la vie onirique et l’état de veille en supposant que «  le théâtre des opérations du rêve » n’est pas le même que « celui de la vie des représentations à l’état de veille ».

Voici la traduction de Lefevbre : « Fechner est d’avis que ni le simple abaissement de la vie psychique consciente en dessous du seuil principal, ni le retrait de l’attention par rapport aux influences de la vie extérieure ne suffisent à expliquer les particularités de la vie onirique face à la vie à l’état de veille. Il suppose au contraire que le théâtre des opérations du rêve lui aussi est un autre que celui de la vie des représentations à l’état de veille […] ce que Fechner veut dire par cette redomiciliation de l’activité psychique n’a sans doute pas abouti à quelque chose de bien clair. Personne d’autre que lui, que je sache, n’a poursuivi plus avant la piste qu’il suggère dans la remarque ci-dessus. Il faudra sans doute exclure une interprétation anatomique visant une localisation cérébrale physiologique voire faisant référence à la stratification histologique du cortex. Mais cette idée (celle de Fechner) s’avérera peut-être un jour à la fois sensée et féconde, si on la réfère à un appareil psychique construit à partir de plusieurs instances mises en action les unes après les autres. » p. 83.

De la Vorstellung freudienne au Signifiant lacanien

31aa5d2848c0c0ab125924a6e158c84bDans le sous-chapitre « Stimuli et source du rêve », à la suite du rêve de la guillotine, Freud décrit trois rêves de réveil. Ce qui a surtout retenu mon attention, au cours de cette lecture, c’est le fait qu’à l’occasion de ces trois rêves, il y avance pour la première fois dans son ouvrage, au moins, ce terme de « représentation ».

Un même stimulus, celui de la sonnerie du réveil, provoque en effet dans le rêve, l’apparition soit des bruits de cloche d’une église, des clochettes d’un traîneau dans la neige, ou encore ceux d’une pile d’assiettes qu’une servante laisse échapper et qui tombent sur le sol. Ce sont donc trois représentations différentes en réponse au même stimuli.

Je n’ai retenu que la représentation d’un seul de ces rêves, celle des clochettes, parce que cela m’a évoqué Guerre et Paix, de Léon Tolstoï.

« Un grand jour d’hiver sans nuages. Les rues sont couvertes d’une épaisse couche de neige. J’ai accepté de participer à une promenade en traîneau mais je dois attendre longtemps avant que l’on m’annonce que le traîneau est devant la porte […] Mais le départ est encore retardé, jusqu’au moment où les rênes donnent aux chevaux en attente le signal perceptible. Les voilà qui tirent ; les clochettes fortement secouées entament leur musique de janissaires bien connue avec une puissance qui en un instant déchire la toile d’araignée du sommeil. Une fois encore, ce n’était rien d’autre que la sonorité stridente du réveille-matin. »

L’art d’interpréter les obsessions par rapport à l’art d’interpréter les rêves

Dans le grand texte des cinq psychanalyses, Freud a entrepris de décrire l’Histoire de l’Homme aux rats, faisant ainsi la magnifique approche théorique et surtout clinique de ce qu’est la structure d’une névrose obsessionnelle.

Dans ce texte, il rédige un paragraphe ayant pour titre « quelques obsessions et leur explication »1

les origines pulsionnelles de nos plus hautes performances intellectuelles

L’isolation, un des mécanismes de fabrication du symptôme

Après l’annulation rétroactive, dans ce chapitre VI d’inhibition, symptôme et Angoisse,  Freud décrit ce qu’il appelle le mécanisme de l’isolation. Il rattache ce mécanisme d’une part à la concentration intellectuelle, d’autre part au tabou du toucher. Comme pour le premier mécanisme décrit, celui de l’annulation rétrospective, Freud décrit d’une part ce qui relève de la structure de la névrose et d’autre part de la « normalité ».

Un rêve de Freud, le rêve dit du W.C. de campagne

Liliane Fainsilber
C’est l’un de mes rêves préférés.  Freud le raconte et l’interprète dans son livre l’Interprétation des rêves. On peut tout d’abord y mesurer le courage qu’il lui a fallu pour transgresser ainsi tous les tabous de la société viennoise de son époque, tabous, non seulement sexuels mais excrémentiels, et ce, en y décrivant ses propres rêves. Mais on y mesure également son humour et sa fantaisie : « Hercule, c’est moi !  » dit-il.

Inhibition, symptôme, angoisse noués avec le noeud borroméen

 Pour ceux que ces questions intéressent :  Au cours de la première séance du séminaire RSI, Lacan annonce ce qu’il compte développer dans le fils de son enseignement et il y inclut le nouage de ces trois concepts freudiens Inhibition, Symptôme, Angoisse.

« Un point que je suggère est d’ores et déjà celui-ci, pour revenir à Freud, c’est à savoir ce quelque chose de triadique, il l’a énoncé Inhibition, Symptôme, Angoisse.

Premières notes de lecture d’Inhibition, symptôme et angoisse




Freud détermine trois sources de l’inhibition, tout d’abord, éviter un conflit avec le ça ou avec le surmoi tandis que la troisième est d’un autre ordre elle survient quand le moi est débordé par d’autres sources d’intérêt, par exemple un deuil à accomplir. Il est comme un capitaliste qui ayant trop investi doit restreindre ses dépenses par ailleurs.

Le rêve dit du chaperon (l’analysant d’Ella Sharpe)

 

 

Dans cette séance du 14 Janvier 1959 du désir et de son interprétation, Lacan commence par énoncer quelques remarques concernant le rêve et notamment celle-ci qui va lui permettre d’introduire le rêve de l’analysant d’Ella Sharpe, le fait, par exemple, que tous les commentaires qui accompagnent le rêve, qui se produisent en marge de son récit, font déjà partie de son contenu latent. Ils nous mènent sur la voie de son interprétation : «  Ce qui en somme est dit par le sujet en note marginale concernant le texte du rêve, à savoir tous les accents de tonalité, ce qui dans une musique s’accompagnent d’annotations comme allegro, crescendo, decrescendo, tout cela fait partie du texte du rêve […] C’est là quelque chose de vraiment fondamental pour ce qui est de l’interprétation d’un rêve […] Il interprète le rêve en intégrant le sentiment de doute par exemple qu’il y a dans ce rêve au moment où le sujet le raconte, comme un des éléments du rêve sans lequel le rêve ne saurait être interprété ». Lacan l’appelle « le colophon du doute » qui est une sorte de marque-page, une petite main l’index pointé qui était utilisée pour indiquer le passage intéressant d’un manuscrit. Ce colophon du doute indique là où se trouve le désir du rêve, ce qu’il y a à chercher.

Les différentes versions du rêve des loups tout au long de ses années d’analyse

 

Le rêve d’enfance

 

« J’ai rêvé qu’il fait nuit et que je suis couché dans mon lit (les pieds de mon lit étaient tournés vers la fenêtre, devant la fenêtre se trouvait une rangée de vieux noyers. Je sais que c’était l’hiver, quand je rêvais et la nuit). Tout à coup la fenêtre s’ouvre d’elle-même, et je vois avec une grande frayeur que sur le grand noyer devant la fenêtre quelques loups blancs sont assis. Il y en avait six ou sept. Les loups étaient tout blancs et avaient plutôt l’air de renards ou de chiens de berger, car ils avaient de grandes queues comme les renards, et leurs oreilles étaient dressées comme chez les chiens, quand ils font attention à quelque chose. Dans une grande angoisse, manifestement, d’être mangé par les loups, je criai et me réveillai. » p.190.

Fantasme, symptôme et Idéal du moi sur le graphe du désir

J’ai repensé ce matin à cette question du fantasme et à ce qu’il devient au cours de l’analyse. il y a un texte qui me sert toujours de référence et que je trouve absolument magnifique pour sa grand rigueur logique, c’est le texte de Freud « Les fantasmes hystériques dans leur rapport à la bisexualité ».  Ces fantasmes sont toujours des fantasmes inconscients et on ne peut les retrouver qu’une fois les symptômes interprétés. Cela c’est le premier point. Mais d’autre part ces symptômes participent à la formation de l’Idéal du moi à la sortie de l’œdipe. Exemple c’est en toussant comme son père que Dora s’identifie à lui (ce faisant ce n’est pas à sa mère qu’elle s’identifie)

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