Quelques caractères généraux des obsessions

Les élaborations théoriques de Freud sur la structure de la névrose obsessionnelle en 1910, au temps de l’Homme aux rats.

Nous abordons donc la partie des « Considérations théoriques » portant sur « quelques caractères généraux des obsessions ». On passe donc de la clinique, celle de la description des symptômes d’une névrose obsessionnelle singulière, celle d’Ernst Lanzer, à un travail d’élaboration sur les mécanismes propres à cette névrose, sur sa structure. (Les cinq psychanalyses, p.242)

Freud commence donc par rectifier un peu ce qu’il en avait avancé en 1894 et 1896, dans ses deux textes consacrés à l’ensemble des psychonévroses de défense, hystérie, névrose obsessionnelle et psychose.
Ce qu’il remet donc en question c’est ce travail de généralisation qu’il avait lui-même effectué en fonction de sa propre névrose obsessionnelle :
Les obsessions ne sont pas toujours des « reproches transformés ressurgissant hors du refoulement et qui se rapportent toujours à une action sexuelle de l’enfance exécutée avec satisfaction »
Il serait plus correct de parler de « pensée compulsionnelle » plutôt que d’obsession.
Ces « formations compulsionnelles » peuvent de fait être très variées. Elles ne sont pas toujours de fait des reproches transformés. Freud en dresse une liste : « souhaits, tentations, impulsions, réflexions, doutes, ordres et interdictions. » De chacune de ces formations on peut retrouver des exemples dans l’histoire clinique d’Ernst.
Je pense notamment à ces deux ordres : celui de se trancher la gorge ou celui de ne pas rendre l’argent au capitaine A. Le fait qu’il avait retiré puis remis une pierre sur la route que devait emprunter sa dame, relève sans doute aussi bien d’un souhait que d’une impulsion, celle de la protéger mais aussi celle de se débarrasser d’elle.
Freud souligne à nouveau le caractère de cette « pensée compulsionnelle » qui est en quelque sorte atténuée, rendue floue et imprécise.
« Notre patient, écrit Freud, nous en donne un exemple dans les toutes premières séances en traitant un souhait de « simple association d’idée » p. 215.
Le souhait dont il s’agit est celui de la mort de son père.
Un autre paragraphe est consacré à ce qu’il appelle des « délires »
Ce paragraphe, me semble-t-il ne peut être compris que par rapport aux premières élaborations de Freud concernant ce qu’il appelle les formations réactionnelles qui s’érigent comme des défenses contre le retour du refoulé. Il distingue donc des défenses primaires et secondaires. Les délires sont liés à ces défenses dites secondaires contre le retour du refoulé. Freud cite comme exemple de ces « délires » le fait qu’Ernst travaillait tard le soir et sur le coup de minuit ouvrait la porte comme si le fantôme de son père allait surgir puis regardait ensuite ses organes génitaux dans la glace, en guise de provocation.
Comme on dirait de nos jours : « ça ne va pas bien, la tête ! »
Cependant, ce qui distingue ces dits délires, comme ceux de l’hystérie, c’est le fait qu’ils soient sensibles à l’interprétation. Une fois interprétés, ils disparaissent. C’est ce en quoi ils se distinguent des délires de la psychose qui eux restent imperméables à toute interprétation.
Cette partie du texte, au milieu de la p. 243 et 244 est à retravailler de près. Je la laisse en suspens. C’est coton.

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