Le rêve des deux poires de l’empereur ( Kaiserbine)

Ce rêve se trouve p. 413. J’ai un peu perdu le fil pour savoir comment il s’inscrit dans la démonstration de Freud, Enfin, il fait au moins partie du grand chapitre “ Travail du rêve”  Il est décrit par Freud pour illustrer la rubrique sous lequel il figure “ Sentiment de réalité et figuration de la répétition”.Là encore c’est une psychanalyse en miniature que Freud décrit en quelques phrases. Cet analysant, âgé de 35 ans raconte un rêve qu’il avait fait à l’âge de 4 ans. C’est le notaire, celui qui s’était occupé du testament du père qui lui avait apporté ces deux poires, les poires de l’empereur. il avait perdu son père quand il avait trois ans.
Le texte du rêve est donc :
“ Le notaire chez qui était déposé le testament du père apportait deux grosses poires impériales et lui en donnait une à manger. L’autre était sur l’appui de la fenêtre dans la salle de séjour. Il se réveillait convaincu de la réalité de ce qu’il avait rêvé et réclamait obstinément à sa mère la seconde poire, prétendant qu’elle était sur l’appui de la fenêtre. Ce qui avait fait rire sa mère”.

C’est dans l’analyse de ce premier rêve que Freud introduit alors, comme faisant partie des associations du rêveur, un second rêve mais qui est cette fois-ci un rêve de sa mère. J’ai cru un moment par erreur que ce rêve était en quelque sorte concomitant au premier et donc en quelque sorte sa cause, mais il n’en est rien, puisque  Freud écrit que ce rêve des deux oiseaux posés sur sa tête qui refusaient de s’envoler ne lui avait été raconté que récemment par sa mère.

Quoique il en soit,  ce rêve de la mère fait partie de l’interprétation du rêve du fils, aux deux poires répondent les deux oiseaux, et ces deux rêves ont en commun des signifiants oraux, puisque dans le rêve de la mère, l’un de ces oiseaux vient lui téter les lèvres. Ce fantasme est en effet très proche du fantasme au vautour de Léonard de Vinci, un fantasme de fellation, par un effet de substitution de l’objet sein par l’objet phallus.
A noter que d’ailleurs dans le rêve de l’enfant, c’est le notaire qui apporte ces deux poires et que ce sont bien les poires de l’empereur ( Kaiserbine)

Dans le texte de Freud sur son Léonard de Vinci, il commente longuement cet effet de substitution du sein au pénis par le biais du pis de la vache. D’où les effets de substitution par glissement des différents objets a qui s’effectuent sous l’égide du signifiant phallique. Les deux oiseaux de la mère perchés sur sa tête et refusant de s’envoler sont sans doute ses enfants phalliques. Peut-être le rêveur avait-il un frère ou une soeur.

Pour ma part, je penserai bien aussi à ce dicton “ il faut toujours garder une poire pour la soif, Le registre anal est aussi concerné, il convient de faire des économies, et dans ce rêve, il s’agit aussi de l’héritage du père.

Dans ces deux rêves on peut y lire en clair ce qu’il en est dans le clinique de l’objet a à la fois comme objet partiel, le sein, et l’enfant comme objet a de la mère sous la forme de ces oiseaux.

En ce qui concerne le sein comme objet a, Freud indique que les fruits, pommes ou poires, voire clémentines, peuvent le symboliser. De même l’appui de la fenêtre symbolise l’avancée des seins et d’ailleurs Freud l’associe aux balcons de la maison. Quand une femme a une poitrine généreuse, on dit bien “ Il y a du monde au balcon”.

Je suis un peu partie dans une autre direction que celle empruntée par Freud. Puisse-t-il me le pardonner

 

Laisser un commentaire

Navigate