Le rêve du comte de Thun

 

 

Je désespère de pouvoir faire un compte-rendu un peu cohérent de ce très long rêve, le rêve du comte de Thun, ce sera à chacun d’aller le relire en gardant quand même à l’esprit ce jeu de mot sur le nom propre du comte de Thun que souligne Freud :  Pour se moquer de lui, on l’appelait « le comte Rien-Faire », le comte Nichthun, or le verbe « Tun », « faire » introduit ainsi à la trame même du rêve, il s’agit en effet du « faire » lié à l’apprentissage de la propreté et à la demande de la mère. Comme l’écrivait Freud dans l’une de ses lettres à Fliess, tu n’as pas idée de tout ce qui pour moi, tel un nouveau Midas, se transforme en merde. Dans le cas de ce rêve, c’est aussi en flots d’urine. (p. 184 de « L’interprétation des rêves » PUF et p. 248 de la traduction Lefebvre)

Les trois parties, circonstances de la veille ayant occasionné ce rêve, le texte lui-même puis toutes les associations que Freud a suivies, sont extrêmement développées et avec de nombreuses ramifications. Même les signifiants mis en italiques qui d’ordinaire peuvent nous permettre de suivre le fil de ses associations menant à l’interprétation du rêve, ou tout au moins à ce que Freud veut bien nous en révéler, sont tellement nombreux qu’il est difficile de les choisir.Si on le dépouille de toutes ses fioritures pour viser l’essentiel, J’opterai pour la série signifiante qui correspond, comme il l’indique à des couches plus profondes. Et je trouve que là c’est un vrai festival. Elle se trouve à la page 253.   Tout comme dans le rêve des knödel on avait la série associative «  Pélagie, plagiat, plagiostome », dans ce rêve on a la série «huflattich, lattice, salade, chien à salade » plus tout au stock d’injures indique Freud, y compris que le Tussilage en allemand s’appelle aussi «pas d’âne ». Grâce au roman de Zola, Germinal, nous arrivons au célèbre concours de pets et nous avons regroupés ainsi tous les termes nécessaires à la scatologie infantile avec l’urine et la merde.

De ce bouquet signifiant on peut d’une part retrouver l’allusion au souvenir infantile dans le contenu manifeste, la fleur à la boutonnière, cette feuille froissée de Tussilage, et de l’autre coté les deux souvenirs infantiles de Freud, celui d’une part de son énurésie, d’autre part ce souvenir de honte, celui d’avoir uriné devant ses parents, dans la chambre parentale et la parole du père «  on ne fera jamais rien de ce garçon ! » Par ce rêve il prouve le contraire ! Tout n’y est que « vantardise » !

Il est d’ailleurs introduit par le célèbre morceau des « noces de Figaro », où Figaro exprime ses désirs de vengeance à l’égard de son maître « S’il veut danser, monsieur le comte… »

La fleur de tussilage est de la même famille que celle du pissenlit.  Or il est question dans ce rêve de l’énurésie infantile.

Pour le plaisir voici ct aria des noces de Figaro :  https://www.youtube.com/watch?v=fCqaHwdWcGI

 

 

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