schémas et objets topologiques de Lacan

Fantasme, symptôme et Idéal du moi sur le graphe du désir

J’ai repensé ce matin à cette question du fantasme et à ce qu’il devient au cours de l’analyse. il y a un texte qui me sert toujours de référence et que je trouve absolument magnifique pour sa grand rigueur logique, c’est le texte de Freud « Les fantasmes hystériques dans leur rapport à la bisexualité ».  Ces fantasmes sont toujours des fantasmes inconscients et on ne peut les retrouver qu’une fois les symptômes interprétés. Cela c’est le premier point. Mais d’autre part ces symptômes participent à la formation de l’Idéal du moi à la sortie de l’œdipe. Exemple c’est en toussant comme son père que Dora s’identifie à lui (ce faisant ce n’est pas à sa mère qu’elle s’identifie)

Métaphores et métonymies

Lacan a rapproché la métaphore et la métonymie de ces deux mécanismes du travail du rêve que sont la condensation et le déplacement. Ces termes méritent donc d’être définis, analysés  et comparés entre eux avant de pouvoir s’inscrire sur le graphe du désir.

 J’ai commencé par glaner un certain nombre de ces figures de style et de ces mécanismes et  tout d’abord quelques métaphores qui sont pour la plupart des métaphores poétiques

La naissance du graphe du désir le 6 novembre 1957

 Un extrait de mon livre « Les Orthographes du désir » qui vient de sortir chez L’Harmattan ce premier juillet 2017. C’est un viens-avec-moi du graphe du désir.  

orthogaphe couverture

La naissance du graphe du désir le 6 novembre 1957

 femme orange
Dès les premières phrases de cette première séance du séminaire « Les formations de l’inconscient », Lacan nous annonce cette naissance du graphe : « Je vous expliquerai ce que signifie ce schéma auquel nous aurons à nous reporter dans toute la suite de notre expérience théorique cette année. Enfin je prendrai un exemple, le premier exemple dont se sert Freud dans son livre sur le trait d’esprit […] Et je commencerais de vous montrer à ce propos, comment le trait d’esprit se trouve la meilleure entrée pour notre objet, à savoir les formations de l’inconscient. Non seulement c’est la meilleure entrée, mais je dirai que c’est aussi la forme la plus éclatante sous laquelle Freud lui-même nous indique les rapports de l’inconscient avec le signifiant et ses techniques. »

La linguisterie inventée par Lacan

Au moment où, dans son séminaire « Les structures freudiennes des psychoses » en 1956 , Lacan analyse le grand délire de Schreber en mettant l’accent sur ses deux sortes de troubles du langage, il évoque pour les décrire les travaux de Saussure sur le signifiant et le signifié et surtout les rapports que ce signifiant et ce signifié peuvent avoir entre eux.
C’est là qu’on peut découvrir les tous premiers pas de Lacan, encore incertains, voire balbutiants mais néanmoins décisifs, sur ce qu’il appellera plus tard sa « linguisterie ». Ce terme il le choisira  pour  spécifier l’usage singulier qu’il fait de la linguistique car ce n’est pas sans quelques modifications de l’approche saussurienne du signifiant et du signifié qu’il la transfère dans le champ de la psychanalyse.

« Interroger la vérité en sa demeure »

Dans le séminaire d’Un discours qui ne serait pas du semblant Lacan prend appui sur le graphe du désir pour rappeler que l’écrit n’est jamais premier mais second par rapport à la parole et que donc ce graphe ne peut pas être abordé d’emblée mais repris pas à pas dans le fil de sa parole tout au long de ses années de séminaire. Ce n’est en effet que par rapport à cette parole qu’on peut donner sens à l’ensemble de ces trajets et surtout à toute la série de petites lettres qui sont incrites à leurs points de croisement. Par contre, une fois construit pas à pas, c’est alors qu’il peut prendre son efficace en interrrogeant de façon renouvelée ce qu’il en est de la clinique analytique car il en constitue l’assise logique.

« L’écrit n’est pas premier mais second par rapport au langage »

Il le dit et le répète : « C’est de la parole bien sûr que se fraie la voie vers l’écrit. Mes Ecrits, si je les ai intitulés comme ça, c’est qu’ils représentent une tentative, une tentative d’écrit, comme c’est suffisamment marqué par ceci que ça aboutit à des graphes. L’ennui, c’est que, c’est que les gens qui prétendent me commenter partent tout de suite des graphes. Ils ont tort, les graphes ne sont compréhensibles qu’en fonction, je dirai, du moindre effet de style des dits Ecrits, qui en sont en quelque sorte les marches d’accès. Moyennant quoi l’écrit, l’écrit repris à soi tout seul, qu’il s’agisse de tel ou tel schéma, celui qu’on appelle L ou n’importe quoi, ou du grand graphe lui-même, présente l’occasion de toutes sortes de malentendus. C’est d’une parole qu’il s’agit, en tant bien sûr et pourquoi, qu’elle tend à frayer la voie à ces graphes qu’il s’agit, mais il convient de ne pas oublier cette parole, pour la raison qu’elle est celle même qui se réfléchit de la règle analytique qui est comme vous le savez: parlez, parlez, pariez [?], il suffit que vous paroliez, voilà la boîte d’où sortent tous les dons du langage, c’est une boîte de Pandore ».

Du blanc seing de la mère aux insignes du père

 

 

  Comment inscrire les trois identifications freudiennes sur le graphe du désir ?

 Lacan annonce que dans ces derniers séminaires des formations de l’inconscient il va se consacrer, avec l’aide du graphe du désir, à la seconde topique de Freud avec donc entre autre la question de l’identification et ses trois formes : L’identification primaire narcissique, première forme d’identification par incorporation, l’identification à un petit trait de l’objet, qui est celle à l’objet d’amour abandonné, la troisième étant cette identification hystérique au désir de l’Autre, celle des amies de pensionnat, ou encore celle de la Belle Bouchère identifiée à son amie, celle qui aimait le saumon.

Psychanalyse en dentelle

  Ces petits écrits peuvent être lus chacun séparément. Parus, il y a quelques années, sous le titre “Aimée et ses sœurs”, ils constituaient un ensemble traçant des approches cliniques et théoriques de la sexualité féminine à la suite de Freud et de Lacan. Ces textes ont tous été en grande partie réécrits pour cette nouvelle publication et de nouveaux textes leur ont été  adjoints. Je les ai tous replacés dans un contexte plus large, celui de la fonction des femmes dans la transmission de la psychanalyse.   “Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage”. Les métaphores évoquant le travail de la laine ou de la soie ont souvent été choisies par les psychanalystes pour décrire leur travail sur le matériau psychique, en témoigne ce vieil adage auquel Lacan a redonné vie  pour décrire la tâche que le psychanalysant poursuit sans trêve, durant des années, même quand il est devenu…

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