Parmi toutes les manifestations de l’inconscient, celles des rêves, des symptômes et des traits d’esprit, comment peut-on définir l’Hystérie?
Il est bien certain que quand on traite une femme d’hystérique ce n’est pas un compliment. C’est plutôt de l’ordre de l’injure.
C’est pour réhabiliter l’hystérie, lui redonner ses titres de noblesse que j’ai choisi, dans l’un de mes premiers livres, ce terme d’éloge à son sujet. « Eloge de l’hystérie », et d’ailleurs en mettant, pour une fois, à l’encontre de toutes les idées reçues, cette hystérie du côté du masculin. Son titre complet étant « Eloge de l’hystérie masculine » avec comme sous-titre “sa fonction secrète dans les renaissances de la psychanalyse”
C’est un renversement qui est très utile, car, du coup, les analystes qui se sont toujours beaucoup intéressé aux femmes hystériques sont mis, à leur tour, sur la sellette, interrogés sur leur propre hystérie, sur leurs symptômes et donc sur leur désir inconscient.
L’hystérie je la définirai donc comme une aptitude humaine fort répandue, celle de pouvoir traduire les douleurs psychiques intolérables en douleurs corporelles.
C’est Madame Cécilia M., une mystérieuse héroïne des Études sur l’hystérie, qui a donné à Freud le secret de fabrication du symptôme hystérique.