Au moment où Lacan aborde sa lecture du texte de Dora, dans son texte » Intervention sur le transfert » (p. 217), il l’annonce ainsi : » La psychanalyse est une expérience dialectique » et plus loin » Je fonderai ma démonstration sur le cas de Dora » Qu’est-ce que Lacan souhaite démontrer ? Il le décrit en une même phrase :
– » Repenser l’œuvre de Freud »
– » retrouver le sens authentique de son initiative »
– » et le moyen de maintenir sa valeur de salut »
Les deux premiers objectifs ne font pas difficulté, il n’en va pas autant du troisième : » La valeur de salut « . A quoi tout d’abord attribue-t-il cette valeur ? Sans doute ce retour à l’œuvre de Freud est-il salutaire à la psychanalyse, par rapport à la mise en danger que constitue pour elle le retour dans le giron de la psychologie, mais aussi peut-être peut-on évoquer également le salut que procure l’analyse elle-même, à condition de préciser les sens que l’on peut donner à ce mot.
En effet le choix de ce terme » salut » étant imprégné d’une connotation religieuse, j’ai éprouvé le besoin de lui donner une portée plus large.
Le salut est un signifiant qui a retenu mon attention parce qu’il mobilise aussitôt ces fantasmes de sauvetage qui apparaissent notamment dans le premier rêve de Dora, le désir d’être sauvé pas son père d’un danger, du danger que courrait sa vertu, avec Monsieur K.