Psychanalyse

L’anorexie et « l’appétit de la mort »

On a l’impression que ce chapitre VIII regroupe un ensemble d’éléments quand même un peu hétéroclites et qui n’ont en commun que d’être « des effets du temps originaire ».

Ainsi nous avons eu le récit de la phobie du Machaon et l’apparition de Groucha, puis celle du porteur d’eau muet. Page 248, après avoir évoqué un temps premier de la structuration de sa névrose, celui d’une période d’anorexie, il aborde un des symptômes de Sergeï qui était pour lui resté mystérieux, le fait de l’existence d’un voile qui le séparait du monde (on peut se poser la question de savoir si ce n’était pas l’une des raisons de ses graves inhibitions).

Phase orale de la libido et le cannibalisme

Ce dernier chapitre de conclusion, « Résumés et Problèmes », se divise donc en trois parties, une première partie qui décrit les difficultés de rendre compte de ce qui se passe dans une analyse et surtout de décrire la structure d’une névrose et les temps de sa mise en place. La seconde partie est une analyse synthétique des temps non seulement logique mais historique de la mise en place de cette névrose obsessionnelle. La dernière partie est consacrée, entre autres problèmes soulevés, à ce qu’il appelle «  Les schémas héréditaires phylogénétiques qui assurent comme des « catégories » philosophiques le classement des impressions de la vie ».

Psychiatre, psychologue, psychanalyste

Freud 1898Paroles, paroles…

Il n’est certes pas facile de savoir ce qui peut bien différentier un psychiatre d’un psychologue et d’un psychanalyste car ces trois praticiens ont au moins en commun le fait qu’ils s’occupent tous les trois de la souffrance psychique, comme en témoigne la racine étymologique commune de leur dénomination : la psyché, l’esprit, l’âme mais aussi celle de psuché, le souffle, la respiration, la force vitale.

Comment pourrions nous définir leurs fonctions respectives ? Dans une première approche peut-être pourrions nous dire que tous trois sont des psychothérapeutes mais que les moyens utilisés et les buts recherchés ne sont pas les mêmes et déjà nous faisons apparaître ce terme de guérison qui va être pour nous un élément de différentiation décisif.

Le père castrateur et le père castré

Après avoir évoqué ce père castrateur, celui de sa préhistoire personnelle, comme l’appelle Freud, il y a tout un passage sur ce père castré qui accompagne le premier en totale contradiction avec lui : « Mais curieusement il existait aussi chez lui un contre-courant, dans lequel le castré était bien plutôt le père et requérait comme tel sa compassion. » Nous en sommes p. 239 du gardiner.

Le père castrateur

J’ai revérifié les dates, Freud a écrit Totem et tabou en 1912-1913 et L’histoire de l’Homme aux loups en 1914/1918. Donc le mythe du père de la horde primitive qui castrait tous ses fils et qui possédait à lui seul toutes les femmes a déjà été inventé par lui.

L’hallucination du doigt coupé dans le texte de Freud

Il existe deux occurrences de cette hallucination, hallucination qui est en général considérée comme un phénomène psychotique mais qui peut cependant exister de façon isolée également dans la névrose. Nous le verrons bien explicité dans le texte de Freud où nous pourrons en effet constater à quel point cette hallucination se trouve intriquée dans l’ensemble des symptômes de l’Homme aux loups, notamment p. 238 du gardiner où il écrit « Nous sommes donc en droit d’admettre que cette hallucination se situe dans le temps où il se décida à reconnaître la réalité de la castration, et qu’elle devait précisément marquer ce pas »

Le texte du conducteur de Tramway qui a été commenté par Lacan

Sous le tableau d’une hystérie traumatique

un fantasme de grossesse chez un homme

Contribution clinique à l’érotisme anal

Par Michaël Joseph EISLER (Budapest)

Traduction Anna Hamad avec l’aide d’Hélène Weiss, Jacy Arditi-Alazraki, Annik Salamon

En 1908, dans Caractère et érotisme anal, Freud souligna la grande signification (Bedeutung) des motions pulsionnelles regroupées sous le nom d’érotisme anal pour le développement du moi.

Depuis, ce thème a été traité et approfondi maintes fois par de nombreux auteurs, et son importance fondamentale a été démontrée. Ce travail ne pouvait se faire sans susciter de multiples résistances venant non seulement de personnes extérieures à l’analyse, mais également du côté de ses adeptes. Ceci tient au fait que la formation psychique dont il s’agit, est soumise à des processus de transformation les plus divers. Pour des raisons semblables, à chaque fois que cette formation se présente, elle pose d’emblée au traitement psychanalytique un des problèmes les plus difficiles à résoudre.

Il ne semble guère utile d’énumérer nommément les résultats de ces études, étant donné qu’ils sont intimement liés au progrès de la psychanalyse des dix dernières années et, de ce fait, bien connus. Bien qu’elle soit riche et diversifiée, la littérature spécialisée publiée jusqu’à ce jour reste insuffisante en un point, à savoir la présentation détaillée des conditions de l’érotisme anal telles qu’elles ont été élucidées jusqu’à présent dans le cadre de cas cliniques correspondants. Seul Freud a continué, et ceci de façon exemplaire, à travailler dans ce sens. Je pense notamment aux chapitres de Remarques sur un cas de névrose obsessionnelle et De l’histoire d’une névrose infantile.(1)

La présentation des deux cas nous fait ressentir vivement par quels chemins laborieux l’analyse a évolué. C’est comme si nous assistions à l’émergence des nouvelles découvertes et nous nous doutons des résistances contre lesquelles elles se sont développées.

L’hallucination du doigt coupé

Il existe deux occurrences de cette hallucination qui est en général considéré comme un phénomène psychotique mais qui peut cependant exister de façon isolée également dans la névrose, et nous le verrons bien explicité dans le texte de Freud où nous pouvons en effet constater à quel point cette hallucination se trouve intriquée dans l’ensemble de ses symptômes, notamment p. 238 du gardiner où il écrit « Nous sommes donc en droit d’admettre que cette hallucination se situe dans le temps où il se décida à reconnaître la réalité de la castration, et qu’elle devait précisément marquer ce pas ».

Refoulement ET forclusion quand les deux coexistent ensemble !

Voilà nous en sommes à la page 232 du gardiner, celle où Lacan a été dénicher le terme de « forclusion » pour essayer de rendre compte du mécanisme spécifique de la psychose, ceci dans son séminaire « structures freudiennes des psychoses ». C’est donc assez dire que cette page est à travailler de très près dans le texte avant de pouvoir évaluer le parti que Lacan en a tiré. Je crois que ce que j’ai bien repéré dans ce texte, à cette nouvelle lecture, et ce qui est nouveau pour moi c’est le fait qu’on retrouve en quelque sorte redoublé ce en quoi le principe de non-contradiction n’avait pas été appliqué entre le refoulement et la forclusion, là encore le sujet n’avait pas choisi entre les deux mécanismes, tout comme entre le vagin et l’intestin.

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