Le rêve de la Via ou Villa ou Casa Cezerno ( première partie)

 

le rêve tel qu’il est décrit dans l’interprétation du rêve 

Ce petit rêve, tel qu’il est présenté par Freud dans l’Interprétation du rêve, ne paye vraiment pas de mine, mais en allant le retrouver dans les lettres que Freud avait envoyées à Fliess, tout au moins dans l’édition complète, il prend soudain beaucoup de relief. Car à l’arrière-plan de ce rêve se trouvent en effet toutes les hésitations, voire le trouble, éprouvés par Freud devant sa découverte du rôle que joue dans la névrose, ce qu’il appelle la séduction par le père pervers, avant d’y renoncer, pour décider que ces scènes originaires sont fantasmées à partir de choses vues et entendues. . Mais au moment de ce rêve et de celui de “ on est prié de fermer les yeux”, il croit encore à sa réalité. Il accuse même son père d’avoir abusé de l’un de ses frères et de ses plus jeunes sœurs.

Ce rêve Freud le donne à titre d’exemple pour indiquer que, lorsque il y a un “ou bien… ou bien” entre deux termes du rêve, dans ce cas là il faut remplacer cette conjonction par un “ et”, c’est-à- dire donner une égale importance aux deux termes qui sont l’objet de l’hésitation.
Exemple “ Dans le jardin ou dans la maison” doit être interprété comme “ dans le jardin et dans la maison”

Voici le contenu de ce rêve : “ Je rêve par exemple, après avoir attendu en vain pendant longtemps l’adresse de mon ami qui séjourne en Italie, que je reçois un télégramme qui me communique cette adresse. Je la vois imprimée en lettres bleues sur la bande de papier du télégramme; le premier mot est flou, c’est peut-être via ou villa, le deuxième est net : Sezerno ou même (Casa).

Dans l’interprétation du rêve, Freud l’interprète ainsi ; Sezerno correspond à des noms italiens et à leurs discussions sur l’étymologie des mots mais surtout il exprime un affect, de l’irritation et de l’agacement à l’égard de Fliess qui a tenu secret son séjour en italie. Mais nous en apprendrons un peu plus dans la lettre 60 de sa correspondance, sur les raisons de son agacement.

Suit une phrase qui me semble difficile à déchiffrer. ; “Mais chacun des membres de la proposition triple pour le premier mot s’identifie à l’analyse comme point de départ autonome et tout autant légitime de l’enchaînement des pensées”.

Pour ma part, je pense que chacun des termes proposés, flou ou net, est le point de départ aussi valable des associations d’idées qui doivent les mener au désir inconscient du rêve. On peut, pour le déchiffrer en effet relier chacun de ces termes par la conjonction “et” ( y compris, ce que Freud décrit de ce rêve, c’est flou et c’est net puisque comme Lacan l’indiquait, tout ce qui est commentaire du rêve fait déjà partie de son contenu latent. A propos du flou et du net, j’ai pensé à ce dicton “ quand il y a du flou, il y a un loup”. J’aime bien cette apparition d’un animal phobique à ce détour du rêve).

Cela donnerait donc ces termes, “ Via”, “Villa” et “Casa”, puis “Flou” et “Net”” et enfin “Sezerno”, comme autant de points de départ des chaînes d’associations.

 

 

 

 

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