
Encore un petit bout de lecture sur la suite de l’interprétation du rêve du Comte de Thun.
Dans la première analyse que Freud a fait de ce rêve, dans le chapitre “ Matériau et sources du rêve” (p. 248) Freud se montre d’humeur belliqueuse. La veille, à la gare, partant en vacances, il rencontre le Comte de Thun. Toute une série d’associations surgissent à propos de ceux qui sont nés avec une cuillère d’argent dans la bouche. Il chantonne même un air des noces de Figaro : « s’il veut la danse, Monsieur le Comte, ce sera moi… », C’est ainsi que Freud se met à la place de Figaro qui espère se venger du Comte Almaviva qui convoite sa fiancée Suzanne. C’est un rêve de lutte des classes. Dans le fil de ce rêve, Freud nous raconte deux souvenirs d’enfance. Un souvenir de son énurésie infantile, un autre souvenir où, alors déjà âgé de huit ans, il avait uriné dans la chambre de ses parents et en leur présence. Une parole du père est rapportée à ce propos “ On ne fera jamais rien de ce garçon”. Freud nous l’indique, ce rêve du Comte de Thun est un typique rêve d’ambition urétrale ainsi qu’un rêve de vengeance à l’égard du père : dans le texte du rêve, « il voit, de façon plastique, son père, infirme, qui urine devant lui.


Ce rêve se trouve p. 413. J’ai un peu perdu le fil pour savoir comment il s’inscrit dans la démonstration de Freud, Enfin, il fait au moins partie du grand chapitre “ Travail du rêve” Il est décrit par Freud pour illustrer la rubrique sous lequel il figure “ Sentiment de réalité et figuration de la répétition”.Là encore c’est une psychanalyse en miniature que Freud décrit en quelques phrases. Cet analysant, âgé de 35 ans raconte un rêve qu’il avait fait à l’âge de 4 ans. C’est le notaire, celui qui s’était occupé du testament du père qui lui avait apporté ces deux poires, les poires de l’empereur. il avait perdu son père quand il avait trois ans.

Nous travaillons toujours pas à pas, ce chapitre intitulé « le travail du rêve ». Nous en sommes à la page 372 et 373, où Freud nous présente deux rêves, l’un étant très précis, très net, l’autre, flou et confus. 

Je désespère de pouvoir faire un compte-rendu un peu cohérent de ce très long rêve, le rêve du comte de Thun, ce sera à chacun d’aller le relire en gardant quand même à l’esprit ce jeu de mot sur le nom propre du comte de Thun que souligne Freud : Pour se moquer de lui, on l’appelait « le comte Rien-Faire », le comte Nichthun, or le verbe « Tun », « faire » introduit ainsi à la trame même du rêve, il s’agit en effet du « faire » lié à l’apprentissage de la propreté et à la demande de la mère. Comme l’écrivait Freud dans l’une de ses lettres à Fliess, tu n’as pas idée de tout ce qui pour moi, tel un nouveau Midas, se transforme en merde. Dans le cas de ce rêve, c’est aussi en flots d’urine. (p. 184 de « L’interprétation des rêves » PUF et p. 248 de la traduction Lefebvre)