Psychanalyse

Le rêve de Freud à cheval, alors qu’il souffre d’un furoncle très mal placé

Freud analyse ce rêve avec beaucoup d’humour. Il souffre depuis plusieurs jours de furoncles. Un de ces furoncles de la grosseur d’une pomme se situe à la base du scrotum. Il a tenté de calmer les douleurs en y mettant un gros cataplasme. Ces ingrédients d’origine somatique se retrouvent dans son rêve mais n’en sont pas la cause. C’est ce que Freud tente de démontrer. Il se trouve en effet dans le paragraphe «  Sources somatiques du rêve » et dans le grand chapitre «  Matériau et sources du rêve ».

Voici le début du texte de ce rêve : «  Je monte un cheval gris, intimidé et maladroit d’abord, comme si j’étais simplement posé dessus. Je rencontre alors un confrère P. magnifiquement juché sur sa monture en costume de loden et qui me signale quelque chose ( sans doute que ma position sur le cheval n’est pas bonne). Je me trouve maintenant de plus en plus à l’aise sur ce cheval extrêmement intelligent, mon assise est confortable et je me dis que je suis parfaitement chez-moi là-haut. En guise de selle j’ai une espèce de rembourrage qui comble parfaitement l’espace entre l’encolure et la croupe du cheval… »

Le rêve du comte de Thun

Je désespère de pouvoir faire un compte-rendu un peu cohérent de ce très long rêve, le rêve du comte de Thun, ce sera à chacun d’aller le relire en gardant quand même à l’esprit ce jeu de mot sur le nom propre du comte de Thun que souligne Freud :  Pour se moquer de lui, on l’appelait « le comte Rien-Faire », le comte Nichthun, or le verbe « Tun », « faire » introduit ainsi à la trame même du rêve, il s’agit en effet du « faire » lié à l’apprentissage de la propreté et à la demande de la mère. Comme l’écrivait Freud dans l’une de ses lettres à Fliess, tu n’as pas idée de tout ce qui pour moi, tel un nouveau Midas, se transforme en merde. Dans le cas de ce rêve, c’est aussi en flots d’urine. (p. 184 de « L’interprétation des rêves » PUF et p. 248 de la traduction Lefebvre)

Définition de la structure dans le champ de la psychanalyse

Les trois structures

Les analystes pour se repérer dans leur propre travail parlent souvent de la structure d’une névrose, d’une psychose ou d’une perversion. Le repérage de cette structure leur est nécessaire car elle conditionne, dans le cours du long travail que l’analysant et l’analyste vont entreprendre ensemble, ce qu’on appelle conduite de la cure et aussi maniement du transfert. A ce titre, cette structure est donc une référence indispensable de la clinique analytique.

Au moment où le structuralisme était en vogue et que les philosophes l’opposaient à l’existentialisme, Lacan précisait, aux journalistes qui lui posaient souvent la question, ce que, lui, en tant que psychanalyste, mettait sous ce terme de structure et quel usage rigoureux il en faisait dans la champ de la psychanalyse. C’était en décembre 1966, au moment de la sortie de son ouvrage,  » Ecrits « . J’ai donc relevé quelques unes de ces occurrences.

Sur les amours de transfert

Dans son texte « observations sur l’amour de transfert », écrit en 1915, Freud décrit les mésaventures qui peuvent arriver à un jeune analyste inexpérimenté lorsqu’il se trouve aux prises avec les flambées de l’amour de transfert, amour qui  est provoqué par la situation analytique elle-même.  Il indique donc comment s’y prendre avec cet événement inévitable mais pourtant difficile à gérer.

« Parmi toutes les situations qui se présentent, je n’en citerais qu’une particulièrement bien circonscrite, tant à cause de sa fréquence et de son importance réelle que par l’intérêt théorique qu’elle offre. Je veux parler du cas où une patiente, soit par de transparentes allusions, soit ouvertement fait comprendre au médecin que, comme toute n’importe simple mortelle, elle s’est éprise de son analyste. Cette situation comporte des côtés pénibles et comiques et des côtés sérieux… elle est si complexe, si inévitable, si difficile à liquider que son étude est depuis longtemps devenue une nécessité vitale pour la technique psychanalytique ».

Un rêve de Freud, rêve des knödel (Suite)

Les souvenirs heureux et malheureux de Freud mis en lien avec son rêve

Nous en sommes toujours au chapitre « Matériau et sources du rêve ». Ce rêve trouve place dans la longue liste d’exemples où il démontre que dans le contenu manifeste du rêve on trouve toujours une « allusion » à un souvenir d’enfance. Cette fois-ci avec ce rêve, il décrit plusieurs souvenirs, les uns récents, les autres beaucoup plus anciens, le plus important étant celui où sa mère lui enseignait la parole biblique à savoir qu’on n’est que poussière et qu’on doit retourner à la poussière, l’année de ses six ans.

Je rappelle ici, le texte du rêve : « Je vais dans une cuisine pour qu’on m’y donne un entremets sucré. Il y a là trois femmes, dont l’une est l’aubergiste, et roule quelque chose dans sa main comme si allait faire des knödel. Elle me répond qu’il faut attendre qu’elle ait fini (ces mots là ne sont pas très clairs). Je m’impatiente et je m’en vais vexé. J’enfile un pardessus ; mais le premier que j’essaie est trop long pour moi. Je l’enlève un peu surpris qu’il ait une garniture de fourrure. Un deuxième que je passe est garni d’une longue bande ornée d’un dessin turc. Arrive alors un inconnu à long visage et courte barbiche pointue qui m’empêche de passer en déclarant qu’il est à lui. Je lui montre alors qu’il est partout couvert de broderies turques. Il demande : en quoi ça vous regarde ces (dessins, bandes…) turcs. Après quoi nous sommes très aimables l’un envers l’autre. » ( p. 244, traduction J.P Lefebvre)

Un rêve de Freud alors qu’il est à la fois fatigué et affamé (rêve des knödel)

C’est un rêve de Freud, peut-être au moins aussi important que le rêve de l’injection faite à Irma, ou celui de la monographie botanique. Pour aucun de ces trois rêves, Freud ne nous livre le fin mot de leur interprétation, mais ils n’occupent pas du tout la même place dans l’ouvrage.

Les deux premiers étaient là pour démontrer que le rêve est la manifestation d’un désir refoulé, ce rêve des trois parques, comme tous les nombreux rêves de ce chapitre, a pour fonction de mettre en évidence le fait que dans le contenu manifeste du rêve il existe toujours une « allusion » à des souvenirs d’enfance .

Voici le texte du rêve : « Je vais dans une cuisine pour qu’on m’y donne un entremets sucré. Il y a là trois femmes, dont l’une est l’aubergiste, et roule quelque chose dans sa main comme si allait faire des knödel. Elle me répond qu’il faut attendre qu’elle ait fini (ces mots là ne sont pas très clairs). Je m’impatiente et je m’en vais vexé. J’enfile un pardessus ; mais le premier que j’essaie est trop long pour moi. Je l’enlève un peu surpris qu’il ait une garniture de fourrure. Un deuxième que je passe est garni d’une longue bande ornée d’un dessin turc. Arrive alors un inconnu à long visage et courte barbiche pointue qui m’empêche de passer en déclarant qu’il est à lui. Je lui montre alors qu’il est partout couvert de broderies turques. Il demande : en quoi ça vous regarde ces (dessins, bandes…) turcs. Après quoi nous sommes très aimables l’un envers l’autre. » ( p. 244, traduction J.P Lefebvre)

Le rêve des deux garçons qui se battent

C’est le rêve d’un homme adulte. Il fait partie des rêves qui mettent en relation le contenu manifeste du rêve avec un souvenir d’enfance, auquel ce contenu fait allusion. Il se trouve toujours dans le chapitre «  Matériau et sources du rêve » p. 241. Il y est en compagnie du rêve de l’établissement orthopédique et de celui que j’aime beaucoup, celui des chutes sur le Graben, le corso de la prostitution à Vienne.

«  Il voit deux jeunes garçons en train de se battre, deux jeunes tonneliers, comme il le déduit des instruments étalés alentour ; l’un des deux garçons a jeté l’autre par terre, celui qui est allongé a des boucles d’oreille ornées de pierres bleues. Il se précipite sur le malfaisant en brandissant sa canne pour le corriger. Celui-ci trouve refuge auprès d’une femme qui se tient près d’une palissade comme si c’était sa mère. C’est une femme de journalier, qui tourne le dos au rêveur. A la fin elle se retourne et le dévisage avec un regard affreux qui lui fait prendre la fuite, effrayé. Dans ses yeux on voit la chair rouge qui saille de la paupière inférieure. »

Le rêve de l’établissement orthopédique

Ce rêve du paragraphe II de ce chapitre « Matériau et sources du rêve » permet à Freud de démontrer comment dans le contenu manifeste du rêve on trouve toujours une « allusion » à un souvenir d’enfance, souvenir qui est toujours aussi à la source du rêve.

Voici le texte de ce rêve :

Elle est dans une grande pièce où il y a toutes sortes de machines, un peu du genre de celles se représente comme un établissement orthopédique. Elle entend qu’on lui dit que je n’ai pas le temps et qu’il faut qu’elle suive le traitement en même temps que cinq autres. Mais elle n’est pas d’accord et ne veut pas se coucher dans le lit – ou ce qui en tient lieu – qui lui est destiné. Elle reste debout dans un coin et attend que je dise que ce n’est pas vrai. Les autres pendant ce temps, se moquent d’elle en disant qu’elle fait des simagrées. – Avec ça : comme si elle faisait plein de petits carrés. »

Freud nous indique que la première partie de ce rêve est en lien avec l’analyse et concerne le transfert, la seconde partie concerne, elle, un souvenir d’enfance. C’est le lit qui fait le lien entre les deux parties.

A fleur d’inconscient (une série de podcasts)

Bienvenue sur ce site de podcasts «Une psychanalyse à fleur d’inconscient » Je m’appelle Liliane Fainsilber. J’ai exercé pendant près de vingt ans la médecine générale à Mantes la jolie, une petite ville de la vallée de la Seine qui était en ces années 70 très prospère. Après avoir fait une psychanalyse avec Jacques Lacan, je suis devenue psychanalyste. Je suis maintenant une vieille dame mais, comme je m’intéresse toujours à cette si surprenante invention de Freud, une de mes petites filles m’a suggéré, il y a quelques mois, d’enregistrer des podcasts pour y parler de psychanalyse, une psychanalyse que je souhaite légère et même gaie. Aussitôt dit aussitôt fait, autant profiter des occasions que nous offre le dit progrès. Je me lance donc dans cette entreprise. J’espère que vous la partagerez avec moi. Je partirai de cette question qui est importante à savoir que la psychanalyse ne peut pas seulement…

Quand Lacan parlait des femmes psychanalystes

En tant qu’une des anciennes analysantes de Lacan je me suis toujours intéressée à ce qu’il disait des femmes et notamment des femmes analystes. Certes, en première lecture, ces apartés sur elles peuvent paraître élogieux, voire très élogieux mais ils méritent une seconde lecture qui leur donne un autre éclairage, en tout cas plus nuancé.

.Au tout début de son enseignement, au cours d’une journée consacrée à l’enfance aliénée qui avait été organisée par Maud Manonni il avait affirmé ceci : « Que veut la femme ? est, on le sait, l’ignorance où reste Freud jusqu’au terme, dans la chose qu’il a mise au monde. Ce que femme veut, aussi bien d’être encore au centre aveugle du discours analytique, emporte dans sa conséquence que la femme soit psychanalyste-née (comme on s’en aperçoit à ce que régentent l’analyse les moins analysées des femmes). « 

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