Freud a cette jolie formule « le rêve ne s’intéresse jamais à des broutilles ». Pour démontrer comment malgré ce que peut laisser penser son contenu manifeste, un rêve n’est jamais anodin, il raconte le tout premier rêve de l’une de ses analysantes.
Freud relate deux versions de son contenu manifeste : « j’ai rêvé que j’arrivais trop tard au marché et ne trouvais plus rien chez le boucher ni chez la marchande de légumes. Rêve anodin assurément, mais un rêve ressemble à autre chose ; je me le fais raconter de manière détaillée […] Elle va au marché avec sa cuisinière. Celle-ci porte le panier. Le boucher, après qu’elle lui a demandé quelque chose, dit ça on n’en a plus et veut lui donner autre chose avec le commentaire suivant : ça aussi c’est bon. Elle refuse et va trouver la marchande de légumes, laquelle veut lui vendre un drôle de légume ficelé en plusieurs bottes, mais noir de couleur. Elle dit « je ne connais pas, je ne prends pas ça ».