Freud

Encore un rêve de désir de la mort du père 

C’est un rêve très court et du même coup très intéressant pour saisir les mécanismes de la formation du rêve. Freud le cite pour montrer comment les inversions servent à la défiguration du rêve et surtout comment il peut y en avoir plusieurs dans le même rêve. 

Voici le texte du rêve “ Son père le gourmande parce qu’il rentre si tard à la maison”   ( Page 369 de la traduction Jean-Pierre Lefebvre) Chapitre Le travail du rêve. 

L’identification  ou la création d’images composites dans quelques rêves

A partir de ce que Freud décrit de ces “identifications” je me suis tout d’abord sentie  un peu noyée dans ce chapitre. Mais j’ai commencé à me repérer beaucoup mieux quand j’ai remarqué que Freud ne fait que poursuivre sa démarche où après avoir étudié la façon de représenter dans le rêve, les relations de causalité, le “si… alors”,  et celle de l’ambiguïté,  le “ou bien… ou bien”, il passe maintenant à la similitude avec la conjonction “ Comme”.   

le rêve de la Via, Villa, Casa Sezerno ( Partie 2)

Dans cette lettre du 28/4/97 ( numérotée 125 dans cette édition et 60 dans la Naissance de la psychanalyse),  adressée à Fliess, Freud raconte ce rêve 

“ Cette nuit j’ai fait un rêve qui se rapportait à toi. C’était une nouvelle par télégramme concernant ton lieu de séjour”.   Un mot  entre parenthèses précède l’adresse. Il n’est pas écrit nettement. C’est peut-être Venise.  Il y a ensuite les trois mots Via, Villa, Casa suivis de Sezerno. 

Il poursuit “Ma présentation indique ce qui apparaissait sans netteté et ce qui paraissait multiple. C’est Sezerno qui était le plus net. En même temps un sentiment d’agacement :  tu n’es pas allé à l’endroit que je t’avais recommandé : Casa Kirch.” 

Freud décrit alors ce qu’il appelle un  “ compte rendu des motifs”.  Je n’ai retenu de ces motifs que ceux qui concernaient l’agacement de Freud à l’égard de Fliess :  

Le rêve de la Via ou Villa ou Casa Cezerno ( première partie)

le rêve tel qu’il est décrit dans l’interprétation du rêve 

Ce petit rêve, tel qu’il est présenté par Freud dans l’Interprétation du rêve, ne paye vraiment pas de mine, mais en allant le retrouver dans les lettres que Freud avait envoyées à Fliess, tout au moins dans l’édition complète, il prend soudain beaucoup de relief. Car à l’arrière-plan de ce rêve se trouvent en effet toutes les hésitations, voire le trouble, éprouvés par Freud devant sa découverte du rôle que joue dans la névrose, ce qu’il appelle la séduction par le père pervers, avant d’y renoncer, pour décider que ces scènes originaires sont fantasmées à partir de choses vues et entendues. . Mais au moment de ce rêve et de celui de “ on est prié de fermer les yeux”, il croit encore à sa réalité. Il accuse même son père d’avoir abusé de l’un de ses frères et de ses plus jeunes sœurs.

Ce rêve Freud le donne à titre d’exemple pour indiquer que, lorsque il y a un “ou bien… ou bien” entre deux termes du rêve, dans ce cas là il faut remplacer cette conjonction par un “ et”, c’est-à- dire donner une égale importance aux deux termes qui sont l’objet de l’hésitation.
Exemple “ Dans le jardin ou dans la maison” doit être interprété comme “ dans le jardin et dans la maison”

« Le rêve avec des fleurs »

Ce rêve avec des fleurs se trouve dans la troisième partie du Travail du rêve, la partie C qui a pour titre “Les moyens oniriques de la figuration”. p. 351, à la suite de la partie A, la condensation et la partie B, le déplacement.(Traduction Jean-Pierre Lefevbre)

Il semble bien que jusqu’ici  nous avions étudié plutôt la défiguration du rêve qui était nécessaire au franchissement de la censure, avec le déplacement, mais là il s’agit de sa figuration.

La figuration c’est en somme la mise en scène du rêve, la représentation dans le contenu manifeste des pensées du rêve, peut-être pourrait-on dire, l’invention du rébus chargé de représenter ces pensées. Freud nous explique que dans le matériel utilisé pour fabriquer le rêve, ne se trouvent pas les outils nécessaires pour représenter toute une série d’articulations logiques du texte du rêve, celles avec des Si, parce que, à moins que, ou bien ou bien, quoique…. Freud donne donc quelques exemples de la façon dont le rêve tente de remédier à cette impossibilité. Mais il nous indique aussi que c’est au rêveur de les restituer, une fois le rêve interprété.

Dans ce chapitre nous allons retrouver tout ce que Lacan a travaillé pendant de nombreuses années, une approche logique, avec ce qu’il a appelé le principe de non contradiction et également les liens de causalité, que Lacan a rapproché de l’implication, implication formelle et matérielle avec ses tables de vérité.
Ce rêve est essentiel à sa démonstration avec quelques autres.

Le travail de déplacement dans la formation du rêve 

Dans le chapitre intitulé “Le travail du rêve”, une partie A est intitulée “Le travail de condensation”, et une partie B  “ Le travail de déplacement”. Alors que dans cette partie A, Freud décrivait de nombreux nouveaux rêves où cette condensation était mise en oeuvre, pour cette partie B,  Freud se contente de reprendre plusieurs rêves déjà analysés précédemment à savoir celui de la monographie botanique, Le rêve de Sapho d’un analysant de Freud, le rêve des hannetons, Le rêve de l’oncle Joseph et enfin le rêve de l’injection d’Irma.   

Puis avec chacun de ces rêves il précise ce qu’est la fonction de ce déplacement  dans la formation du rêve.  Elle rend en quelque sorte le rêve anodin ce qui lui permet de franchir plus aisément l’obstacle de la censure. 

Dans la plupart des rêves, les pensées latentes du rêve ne figurent pas explicitement dans son contenu manifeste.  Elles n’y sont représentées que sous la forme d’allusions. 

Le Rêve de Freud avec la condensation «  Autodidasker »

Voici le texte de ce rêve «  Une autre fois je fais un rêve fait de deux morceaux disjoints. Le premier est le mot « Autodidacsker », dont j’ai un souvenir vif, l’autre recoupe fidèlement une brève et innocente séquence imaginaire qui date de quelques jours et dont le contenu est que je dois dire au professeur N si je le vois sous peu «  Le patient sur l’état duquel je vous ai consulté dernièrement ne souffre effectivement que d’une névrose exactement comme vous l’aviez supposé ».

Or cet épisode n’est là que pour introduire ce qui va permettre en effet l’interprétation du rêve en tant que, au cours de cette rencontre des jours précédents, ce même confrère lui avait demandé combien il avait d’enfants. Freud lui ayant répondu qu’il avait trois filles et trois garçons, il lui avait fait remarquer qu’à l’adolescence ses garçons risquaient de lui créer quelques soucis.

C’est le contexte de ce rêve. Une formule va l’illustrer que l’on retrouvera dans son contenu latent « Cherchez la femme ! »  Elle viendra en effet constituer le nœud de ce rêve en rejoignant les associations qui venaient de la condensation « Autodidasker ».

Deux rêves de femmes comblées ou « La symbolique du rêve »

 Dans l’Interprétation des rêves Freud consacre un chapitre à la question de la symbolique. Il y écrit : « Quand on s’est familiarisé avec l’emploi surabondant de la symbolique pour figurer le matériel sexuel dans le rêve, on se demande si beaucoup de ces symboles ne sont pas analogues aux signes sténographiques pourvus une fois pour toutes d’une signification précise; on est tenté d’esquisser une nouvelle clef des songes d’après la méthode de déchiffrage. Il faut ajouter à cela que cette symbolique n’est pas spéciale au rêve, on la retrouve dans toute l’imagerie inconsciente, dans toutes les représentations collectives, populaires notamment: dans le folklore, les mythes, les légendes, les dictons, les proverbes, les jeux de mots courants : elle y est même plus complète que dans le rêve. Bornons-nous ici à dire que la figuration symbolique est au nombre des procédés indirects de représentation; mais qu’il ne faut pas la confondre avec les autres procédés indirects sans s’en être fait un concept plus clair ».

La condensation « Hearsing » dans le rêve de Freud, un voyage en bateau avec deux escales

 Ce nouveau rêve de Freud (page 340)  ne nous livre  que des fragments d’association d’idées mais on voit cependant comment ces dites associations suivent les lois de cette « chimie des syllabes » qu’il évoque dans sa note. Le texte du rêve, «  assez débridé », n’est pas donné, il s’agit d’une sorte de voyage en bateau, deux escales ont pour nom Hearsing et Fliess. On remarque que dans ce rêve il y a des noms propres, le sien, celui de Fliess et enfin celui de son confrère Bechterew. Mais dès qu’il y un confrère surgit son frère aussi.

La condensation de Hearsing est mise en gras dans le texte. Elle se décompose en Hearsay ( oui-dire et calomnie) qui le conduit vers la source occasionnelle du rêve tandis que C’est la deuxième partie de la condensation, la terminaison ING qui le mène à l’interprétation de son rêve par le biais de son association avec Fliess, Fliess-ing qui glisse du F vers le V, avec Vlissingen, port d’arrivée de son frère quand il vient les voir. Une fois traduit en anglais ce port devient un verbe « Flusching », rougir et de fil en névrose, nous tombons sur cet article de Bechterew qui a eu le don de contrarier Freud et de l’énerver.

L’hystérie ou « l’art de saisir le symptôme de l’Autre au vol »

Bienvenue sur ce site de podcasts  » une psychanalyse à fleur d’inconscient ». J’ai choisi aujourd’hui de vous parler de l’hystérie et de sa place essentielle dans la psychanalyse. Dans un texte tardif de son enseignement qui a pour titre «  Joyce le symptôme ». Lacan évoque l’hystérie de Socrate et de la façon dont il saisissait « le symptôme de l’autre au vol » mais tout en soulignant que, l’analyste, doit savoir, lui aussi, saisir le symptôme de l’autre au vol pour pouvoir l’interpréter. Il fait ainsi de Socrate, en une seule phrase, le modèle de tous les hystériques mais aussi de tous les analystes.

 Je le cite : « Socrate, parfait hystérique, était fasciné du seul symptôme saisi de l’autre au vol. Ceci le menait à pratiquer une sorte de préfiguration de l’analyse. Eût-il demandé de l’argent pour ça au lieu de frayer avec ceux qu’il accouchait que c’eût été un analyste, avant la lettre freudienne. Un génie quoi !  Le symptôme hystérique, je résume, c’est le symptôme pour LOM de s’intéresser au symptôme de l’autre comme tel : ce qui n’exige pas le corps à corps. Le cas de Socrate le confirme, exemplairement ».  Je trouve très belle cette expression de l’hystérie comme étant, en somme, l’art de saisir le symptôme au vol.

Lecture ligne à ligne de l’Interprétation du rêve, l’oeuvre majeure de Freud

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